Le port de Nantes Saint-Nazaire annonce la suspension du projet d'aménagement du site du Carnet, après un avis défavorable du conseil scientifique régional du patrimoine naturel. Les collectifs d'opposant restent mobilisés et vigilants.
Situé entre Frossay et Saint-Viaud en Loire-Atlantique, la zone du Carnet avait été choisie par le port de Nantes-Saint-Nazaire comme site d'investissement pour y aménager un site éco-technologique.
Opposé à ce projet, le collectif "Stop Carnet" dénonce l'artificialisation de cette zone naturelle de 110 hectares, dont 51 hectares de zone humide en bord de Loire. Après une forte mobilisation fin août pour s'opposer au début des travaux d'aménagement, des militants se sont installés sur place, créant de facto une "zone à défendre".
Dans un communiqué, le port de Nantes-Saint-Nazaire annonce ce 3 novembre qu'il "va engager sans tarder l'actualisation des inventaires de la faune et de la flore présentes sur le site du Carnet. Il devrait durer plus d'une année afin de couvrir un cycle naturel complet". Une décision motivée par l'avis défavorable rendu par le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN).
Composé d'une trentaine de scientifiques, le CSRPN recommande de mettre à jour les inventaires "afin de disposer d'une base de connaissance actualisée" sur cet espace situé dans l'estuaire de la Loire.
"C’est une satisfaction que le comité scientifique ait rendu un avis défavorable, mais il n’a aucun pouvoir, sauf un pouvoir de recommandation", souligne cependant Gabriella Marie, du collectif "Stop Carnet".
"Cet inventaire annoncé par le grand port est une vaste plaisanterie. On sait déjà qu’il y a 116 espèces menacées. Bizarrement dans leurs rapports d’expertise, ils ne retenaient que 26 espèces menacées. On ne sait pas ce que sont devenues les autres !", ajoute la militante.
"La ZAD ne va pas lever le camp"
Pour le collectif, l'annonce du port est plus "un effet de manche, une opportunité pour reverdir une image dégradée". Si les militants sont rassurés par ce sursis d'un an, ils ne veulent pas pour autant baisser la garde, car le port de Nantes-Saint-Nazaire a "obtenu toutes les autorisations d’aménagement depuis 2017 pour continuer à bétonner, à sacrifier les zones humides pour qu’ensuite les entreprises puissent poser leurs valises", explique Gabriella Marie.
"Le collectif "Stop Carnet" ne va pas arrêter la lutte. Nous lèverons le camp quand l’abandon sera total, effectif et acté", assure la militante.
Quant aux projets d'investissement des entreprises sur le site du Carnet, ils sont reportés en raison du "contexte sanitaire actuel", précise le port.