La nationalisation provisoire des chantiers navals vient d'être actée selon le quotidien le Monde. Une nouvelle qui devrait être officialisée lors d'une conférence de presse du ministre de l'économie Bruno le Maire à 15 heures.
Une rencontre entre les ministres français et italiens aux affaires européennes, la française Nathalie Loiseau et l'italien Sandro Gozi est programmée à Rome ce jeudi pour évoquer l'avenir des chantiers de construction navale.
Paris avait affirmé vouloir à minima un 50/50 sur l'actionnariat, hypothèse rejeté par les italiens.
Ce matin , Bruno Retailleau, le président de la région Pays de la Loire avait confirmé être en accord avec une éventualité de nationalisation provisoire.
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— RTL France (@RTLFrance) 27 juillet 2017
Dans le même temps, Selon le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, la France est dans une "forme de négociation" avec les Italiens sur l'avenir des chantiers
navals de Saint-Nazaire.
"On est dans une forme de négociation, on veut réaffirmer les intérêts de la France. L'objectif n'est pas de nationaliser STX, notamment parce que les partenaires italiens sont des partenaires majeurs"", a déclaré M. Castaner sur BFMTV et RMC.
Mercredi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait affirmé que l'Etat pourrait "exercer son droit de préemption" en rachetant "les parts"
que le groupe Fincantieri doit acquérir dans STX.
"STX fait partie des intérêts nationaux, à la fois pour les emplois qu'il représente, (..) pour la particularité de ces chantiers qui ont un savoir-faire unique, donc dans une négociation avec les partenaires internationaux il est normal que l'Etat puisse hausser le ton. (...) C'est comme dans la diplomatie, il faut avoir quelques armes et montrer qu'on a quelques armes. Ca permet de négocier au mieux", a expliqué M. Castaner.
L'exécutif fait-il le choix d'une forme de protectionnisme ? "Non on est dans une forme de négociation avec des partenaires italiens et on veut réaffirmer la place de la France, les intérêts nationaux de la France, dans STX, dans ce grand chantier naval qui est majeur pour notre économie nationale", a insisté M. Castaner.
"Le monde de l'économie, c'est un peu comme la politique, c'est pas le monde des bisounours. De temps en temps il faut l'assumer", a-t-il commenté.
Côté italien, Rome avait vivement réagi mercredi à cet ultimatum.
"Le précédent gouvernement français a demandé à Fincantieri de s'intéresser" au dossier "et le groupe l'a fait avec un projet industriel solide qui a des conditions fondamentales", a affirmé le ministre du Développement économique, Carlo Calenda.
"L'Italie n'a aucune intention d'aller de l'avant si ces conditions ne sont pas là", a-t-il poursuivi, ajoutant, dans une allusion au président Emmanuel Macron, que ce dossier était "un bon test pour comprendre si celui qui parle d'+européisme+
et de valeurs libérales les applique".
"Il n'y a aucune raison pour que Fincantieri renonce à la majorité et au contrôle" de STX, a renchéri son collègue des Finances, Pier
Carlo Padoan.
Une source proche de ce ministère avait auparavant indiqué que Rome exigeait "la majorité du capital, même de peu, comme par exemple 51%, et le contrôle du conseil d'administration afin d'assurer une gouvernance adéquate".