Coronavirus : à Saint-Nazaire, Mireille, la fleuriste, offre ses bouquets aux passants

"Prenez un bouquet madame, monsieur je vous l’offre !". C’est le cri du cœur de Mireille Rennesson, fleuriste à Saint Nazaire. Sur le trottoir, devant sa boutique, elle a sorti ses fleurs multicolores, au centre un mot : "Bouquet solidaire, servez-vous".

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Mireille a plaqué Sedan dans les Ardennes pour ouvrir sa boutique "Aux fleurs parfumées" au mois de juillet dernier à Saint-Nazaire. Samedi soir, elle est encore dans sa boutique de la rue Albert de Mun, dans le centre-ville, quand sa fille lui annonce par téléphone que son magasin doit fermer dès le lendemain matin. C’est la douche froide.

Elle a fait le plein de fleurs coupées mercredi et jeudi. Plus une livraison exceptionnelle d’orchidées et de plantes vertes.

Les fleurs sont éphémères. Elles fanent au maximum au bout d’une semaine. Du coup, Mireille a décidé de donner ses fleurs aux passants ce mardi matin au lieu de les jeter à la poubelle.

Ses derniers sont surpris de cette démarche mais apprécient le geste. "C’est magnifique ce que vous faites.", dit une retraitée en donnant une pièce en échange de quelques fleurs.

"Ce cyclamen, vous voyez, je vais aller la mettre avec une photo, sur la tombe de mon frère, décédé, il y a cinq mois", dit, émue, Jacqueline.

Sur le trottoir, devant la boutique, passants et commerçants commentent cette situation exceptionnelle. "On se souviendra de votre geste. On vous renverra l’ascenseur quand vous serez de nouveau ouverte", lance une dame, des roses à la main.
"Il faut être solidaire". Ces petits mots réchauffent le cœur de Mireille qu'elle a lourd, justement. Quid de son loyer à 400 euros, de ses charges, de son apprentie aujourd’hui en chômage partiel ?

"Aujourd’hui, je perds plusieurs centaines d’euros. Financièrement je peux tenir un mois, sans ouvrir. Mais après, quel avenir, quelles aides, je ne sais pas, c’est le flou." 

Elle espère pouvoir revenir dans sa boutique avec une autorisation spéciale,  pour arroser quelques plantes vertes et orchidées, qu’elles ne peut pas stocker ailleurs.

En milieu de matinée, Mireille, au bord des larmes, monte dans son camion, direction le cimetière pour fleurir les tombes d’inconnus. Elle espère pouvoir ouvrir de nouveau sa boutique pour la fête des Mères, le 7 juin.





 
L'histoire de Mireille vue par Elyas, 8 ans
Télétravailler avec son enfant quand on est journaliste, c'est possible, c'est même le prétexte à un très bon exercice de rédaction :
"Je suis allé chez la fleuriste pour parler à des gens qui prenaient des bouquets de fleurs énormes. Pour aider la fleuriste qui a été très touchée de jeter toutes ses fleurs à la poubelle, en pensant aux autres. Elle offrait tous ses bouquets de fleurs aux passants.

Dans la rue, elle leur crie dessus, qu’il fallait se servir avant que les fleurs fanent. Des gens venaient et d’autres non. Mais il fallait mieux venir pour sauver les fleurs qui fanaient. Les passants dans la rue étaient des sauveurs pour la fleuriste. Des gens remercièrent la fleuriste en lui donnant un ou deux euros. C’était en fonction de la grosseur des bouquets que les gens prenaient";
 

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