"Des patients dorment sur des brancards", les urgences de Saint-Nazaire à nouveau saturées

Au centre hospitalier de Saint-Nazaire, les effectifs réduits, les fermetures de lits dans la région et la forte affluence estivale prolongent nettement les délais d'attente. La priorité est donnée aux urgences vitales.

Ce mardi matin, ils étaient une cinquantaine à attendre leur tour aux urgences du centre hospitalier de Saint-Nazaire.

Tous n'avaient pas la chance d'avoir une chaise pour patienter. C'est donc debout, souvent adossés contre le mur, que beaucoup ont attendu qu'un médecin vienne les chercher. Et cela pendant de longues heures.

Les délais d'attente vont être nettement prolongés au moins cette semaine et la semaine prochaine

Centre hospitalier de Saint-Nazaire

La semaine dernière, plus de 1 600 passages aux urgences ont été comptabilisés par la direction. C'est 30 % de plus que l'activité hebdomadaire habituelle. Un engorgement notamment dû au tourisme. 

"Les délais d'attente vont être nettement prolongés au moins cette semaine et la semaine prochaine", prévient le centre hospitalier dans un communiqué. Sur place, la priorité est donnée aux patients relevant d’une urgence vitale.

Saturation récurrente

"On est débordé dès qu'il y a plus de 20 patients dans la salle d'attente… Alors 50, c'est juste impossible", détaille Gaël Leturque, agacé.

Le secrétaire Force Ouvrière de l'hôpital assure que cette situation est devenue presque routinière. L'été dernier, les urgences du centre hospitalier, étaient déjà saturées, tout comme en janvier et en mai dernier. "Ça fait des années que c'est comme ça", appuie le syndicaliste. 

Pour Gaël Leturque, c'est la faute à un service public qui se dégrade. "Les gouvernements successifs ont fermé des lits dans tous les hôpitaux publics et, aujourd'hui, on en pâtit particulièrement à Saint-Nazaire parce qu'on est le seul service d'urgence du secteur".

Le 8 juillet dernier, une enquête de la chambre régionale des comptes alarmait sur la situation des urgences de l’hôpital de Saint-Nazaire. Elle pointe notamment sur la petitesse des locaux.

"Dès son ouverture en 2012, le service d’accueil des urgences du centre hospitalier de Saint-Nazaire a souffert de l’exiguïté de ses locaux. Prévue initialement pour 140 passages par jour, la moyenne des passages journaliers est en réalité de 160 patients dès l’ouverture de la cité sanitaire, chiffre porté aujourd’hui à plus de 170", est-il écrit dans le rapport. 

Les collègues sont fatigués et ont l'impression de mal faire leur travail

Gaël Leturque

secrétaire Force Ouvrière de l'hôpital

La chambre note également l'impossibilité pour l'hôpital de rediriger les patients vers d'autres structures médicales : "le centre hospitalier ne dispose pas d’une maison médicale de garde à proximité de son service d’urgences, afin de réorienter les patients les moins atteints vers ce service, ce que la CRC regrette".

C'est ainsi que les urgences de Saint-Nazaire finissent par se transformer en centre d'hospitalisation de fortune. "Des patients dorment sur des brancards, les collègues sont fatigués et ont l'impression de mal faire leur travail. Personne n'est satisfait de la situation", appuie Gaël Leturque.

Des moyens provisoires

Pour pallier ce nouvel engorgement, une deuxième zone d'accueil d'urgence a été ouverte. "Un médecin, une infirmière et un aide-soignant sont là pour assurer une prise en charge, même rudimentaire, des patients", précise Gaël Leturque. 

Dans son communiqué, la direction invite les patients ayant "un état de santé compatible avec une consultation de médecine générale" à ne pas se rendre aux urgences en priorité. Il est par ailleurs rappelé que, en cas d'urgence uniquement, il faut contacter le Samu au 15. Le soir, le week-end et les jours fériés, avant tout déplacement, il faut appeler le 15, la plateforme de médecins au 116 117 ou SOS Médecins au 36 24.

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