Les ostréiculteurs avaient peu d'espoir... Et la sous-préfecture de Saint-Nazaire a en effet confirmé mardi 19 décembre qu'une partie des huitres de la baie de Bourgneuf resteraient bien interdites à la vente jusqu'au 3 janvier.
Dans la baie de Bourgneuf, près des parcs ostréicoles, des tracteurs à l'arrêt.
L'activité s'est figée vendredi dernier avec l'interdiction préfectorale de pêcher et de commercialiser les huîtres de ce secteur.
Dominique Friou, professionnel depuis près de 40 ans, n'en revient toujours pas.
"Ça a été un coup de poignard qui nous est tombé vendredi soir, explique le président Association des ostréiculteurs de la Sennetière, à la veille des fêtes, toutes les huitres étaient prêtes, les cageots rentrés, le personnel embauché pour le lundi. Et là, fermeture, c'est vraiment le coup de massue".
L'ostréiculteur aurait dû écouler 50 tonnes d'huîtres pendant les fêtes et réaliser 50 % de son chiffre d'affaires.
56 professionnels concernés
L'interdiction fait suite à l'intoxication alimentaire de 47 personnes en Vendée la semaine dernière.
Les analyses ont montré que toutes avaient consommé le même lot d'huîtres contaminé au norovirus. Des huîtres élevées dans le nord de la baie de Bourgneuf.
Le producteur a été identifié, mais ce sont les 56 professionnels qui travaillent dans cette zone qui ont dû retirer leurs produits de la vente. Thierry Averty est l'un d'eux. Il essaye de limiter la casse.
"Moi, je n'avais que deux tonnes dans mon bassin protégé, témoigne-t-il, la seule solution qu'il nous restait, c'est la solidarité avec les collègues en Bretagne qui, eux, n'avaient pas eu un gros commerce cet été en arrière-saison. Du coup, ils avaient un peu de marchandise et on a réussi à se faire dépanner rapidement".
Des répercussions économiques sur plusieurs mois
Entre incompréhension et colère, les professionnels ont été reçus mardi matin par les services de l'État.
"Cette réunion a été organisée ce matin pour échanger à la fois sur la mesure qui a été prise et ses conséquences, explique Eric de Wispeleare, sous-préfet de Saint-Nazaire, et pour "voir dans quelle mesure un accompagnement peut être organisé par les services de l'État sur les aspects financiers, fiscaux, de cotisations sociales qui impactent ces entreprises".
L'interdiction va durer jusqu'au 3 janvier. Les ostréiculteurs s'attendent à des répercussions économiques sur plusieurs mois.
Le reportage de Myriam N'Guenor, Christophe François, Nathalie Saliou
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