Ils souhaitent juste "l'intégration et un travail", un couple et son bébé de 13 jours à l'avenir incertain

Le couple est arrivé à Saint-Nazaire en septembre 2024, quittant l'Italie où il avait un titre de séjour de 10 ans, mais plus de domicile ni de travail. Le 23 décembre dernier, la famille s'est agrandie avec la naissance de la petite fille du couple, tous trois risquent de se retrouver à la rue.

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Samira* a accouché le 23 décembre dernier d'une petite fille à Saint-Nazaire.

C'est dans cette ville que le couple, originaire de Côte d'Ivoire, est arrivé il y a quatre mois.

Moussa* et Samira vivaient en Italie, lui depuis huit ans, elle depuis quatre ans, suite à un regroupement familial.

"J'ai été obligé de laisser mon appartement et mon travail. Le bailleur m'avait demandé d'acheter, mais je n'avais pas de contrat CDI. Il m'a donné un ultimatum", explique Moussa.

Il a donc cherché un nouveau travail et trouvé une opportunité en France.

"Moussa a été averti par un ami résidant à Saint-Nazaire qu'il pourrait être embauché à Airbus qui cherchait du monde, explique Arthur Enoch, pour l'association Urgence sociale. Sa candidature n'a pas trouvé de suite à cause de sa situation administrative".

Car Moussa a bien un titre de séjour, mais il est valable en Italie.

"Avec un séjour de 10 ans en Union européenne, je ne savais pas qu'il y avait cette histoire d'autorisation du travail", explique Moussa. 

Pas de travail donc et pas plus de logement pour le couple, qui dort dans sa voiture depuis son arrivée en France.

Un danger avec des températures avoisinant 0°

"Depuis son arrivée, le couple appelle le 115, mais a obtenu et continue d'obtenir une réponse négative argumentée par leur situation administrative de titre de séjour en Italie".

Ce qui nous indigne, c'est l'absence de prise en compte du danger vital pour un nouveau-né de 13 jours qui risque de se retrouver à la rue, là, avec des températures qui avoisinent le zéro.

Arthur Enoch

Association Urgence sociale

"Je me sens un peu faible, ou impuissant, d'apporter quelque chose à ma fille en fait, et à ma femme aussi", explique Moussa.

Peut-être une éclaircie

Moussa a choisi la France "pour la stabilité de l'intégration, où le racisme est moindre par rapport à l'Italie".

Il est allé régulariser sa situation en préfecture, demandant un titre de séjour. Il a actuellement une promesse d'embauche et devrait commencer à travailler lundi prochain 6 janvier.

Peut-être de quoi éclaircir l'avenir du couple, d'autant que la préfecture de Loire-Atlantique nous a confirmé ce samedi que "compte tenu des circonstances exceptionnelles de la situation de cette maman et de son nouveau-né, le préfet déroge aux règles habituelles d'accès à l'hébergement d'urgence".

Un hébergement a donc été débloqué à partir de ce dimanche, à la sortie de maternité de Samira. La préfecture promet qu'un "examen approfondi de la situation sera effectué début de semaine prochaine".

Aujourd'hui, Moussa souhaite juste "l'intégration et un travail, pour pouvoir m'occuper de ma petite famille".

* Les prénoms ont été changés

Avec Cathy Colin et Christophe François

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