La petite Sabrina a trois semaines, ses parents attendent un logement d'urgence pour ne pas dormir à la rue

Des enfants, des familles mais aussi des personnes âgées en grande précarité. Un collectif d'association se mobilise à Saint-Nazaire pour réclamer des solutions de logement d'urgence plus pérennes.

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Sabrina a 22 jours. Elle est née à l’hôpital de Saint-Nazaire. Et c’est une battante. Sa maman est tombée enceinte hors mariage et elle a dû fuir son pays d’origine, l’Algérie au péril de leur vie. 

Enceinte de six mois, elle est arrivée à Saint-Nazaire, seule et en mauvaise santé, la jeune maman a été recueillie par hasard à un arrêt de bus par Linda qui s’est occupée d’elle jusqu’à l’accouchement. 

"Je suis descendue du bus. Il y avait une dame avec moi. J'ai juste parlé en arabe. Elle s'est accrochée à moi en pleurant : "S'il vous plaît madame, est-ce que vous pouvez m'aider, j'ai mal, j'ai de la fièvre". J'ai dit oui, vous venez d'où ? "Je suis venue par bateau clandestin. J'étais avec une famille qui m'a logée et qui m'a pris tout mon argent".

Elle ne pouvait ni marcher, ni manger. Son visage était noir. Quand ils lui ont pris sa tension, elle était à 6.4.

Linda

Bénévole

Le jeune papa Karim a pu rejoindre sa femme et sa fille. Mais depuis la sortie de la maternité, le 115 leur a obtenu des nuitées à l’hôtel, renouvelables ou pas toutes les 48 heures, et sans place pour le papa. Ils devaient partir ce mercredi 27 novembre avec le risque de se retrouver à la rue. 

L'essentiel, c'est une chambre, c'est tout, parce qu'il fait froid. Pour ma femme et pour la petite, c'est un peu difficile.

Karim

Papa de la petite Sabrina

"Tout le monde a le droit à l'hébergement d'urgence"

Des situations comme celles-ci, le collectif Urgence Sociale en accompagne de plus en plus.  À Saint-Nazaire, il suit 47 personnes dont 26 enfants. Une délégation a été reçue mardi à la sous-préfecture avec un objectif : réfléchir à des solutions de logements d’urgence plus pérennes.

Pour Enoch Arturo, membre du collectif Urgence Sociale, "tout le monde a le droit à l'hébergement d'urgence et on voit qu'il y a un traitement au cas par cas". 

Des personnes qui devraient bénéficier de l'hébergement d'urgence n'y accèdent plus.

Enoch Arturo

Membre du collectif Urgence Sociale

"Le nombre de places d'hébergement, y compris à l'hôtel, n'a pas diminué, nous précisait mardi la préfecture de Loire-Atlantique suite à l'échange entre le collectif associatif et le sous-préfet de Saint-Nazaire. Au contraire, le parc d'hébergement a doublé en 5 ans et représente aujourd'hui 3564 places. Le parc hébergement plus logement accompagné a progressé de 25 % et atteint 12607 places.

La pression sur le 115 demeure élevée, en dépit des efforts pour fluidifier et compléter le parc

Préfecture de Loire-Atlantique

"Des transformations de places d'hôtel en places d'hébergement avec accompagnement associatif ont été réalisées ces dernières années et se poursuivent afin d'offrir des conditions d'accueil plus adaptées, mais sans diminuer la capacité globale du parc", précise encore la préfecture.

La préfecture de Loire-Atlantique constate depuis cet été "des arrivées de familles provenant d'autres départements, soit 30 % de la demande auprès du 115". Elle demande à ces familles "de ne pas quitter le département de leur prise en charge d’origine pour que soit assurée une cohérence dans le suivi de leur parcours à travers un accompagnement de droit commun".

De leur côté, Sabrina et ses parents pourraient dormir à la rue dans les prochains jours.

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Le reportage de Juliette Poirier et Christophe François. Montage de Carole Mijeon. ©France 3 Pays de la Loire

Le reportage de Juliette Poirier, Christophe François et Carole Mijeon

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