Un sursis pour la petite Sabrina âgée de trois semaines, l'hébergement d'urgence de ses parents est prolongé de quinze jours par la Préfecture

Un bon signe mais loin d'être une victoire pour le collectif d'associations Urgence Sociale à Saint-Nazaire : les parents de la petite Sabrina sont hébergés avec elle dans un hôtel de Trignac jusqu’au 12 décembre prochain. Le collectif continue de réclamer des solutions de logement d'urgence plus pérennes pour les 47 personnes qu'il suit.

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Le dispositif officiel de veille sociale de l'État en Loire-Atlantique a prolongé de 15 jours l'accueil dans un hôtel de la petite Sabrina, âgée de deux semaines et née à l'Hôpital de Saint-Nazaire, ainsi que celui de sa maman, Hanane, et son papa, Karim, tous les deux ressortissants algériens.

Une prise en charge toujours extrêmement précaire

Enoch Artur, membre du collectif Urgence Sociale qui se mobilise pour venir en aide aux personnes en précarité sur Saint-Nazaire, confirme l'information donnée par la Préfecture de Loire-Atlantique.

Il relativise également en évoquant le délai entre cette nouvelle prise en charge et la fin de la précédente : "ll y a eu quand même une rupture de la prise en charge de 24 heures" précise Enoch Artur.

"On a pu amener la famille le mercredi soir, chez une famille hébergeuse solidaire qui les ont accueillis" ajoute le membre du collectif Urgence Sociale.

Ils leur ont fourni une chambre avec une salle de bain. C'était un accueil et un geste de solidarité qui permet de débloquer les situations. On remercie vraiment beaucoup la famille hébergeuse solidaire

Enoch Artur

membre du collectif Urgence Sociale

"D'avoir été accueillie, d'avoir une annonce pour 15 jours, ça permet à la famille de se reposer" précise Enoch Artur, " de se dire c'est bon, on n'est pas laissé à nous-même et abandonné par l'État et par les personnes et les institutions qui sont en responsabilité de l'hébergement d'urgence".

"C'est un bon signe pour eux, mais il faut que ça continue" conclut le militant du collectif Urgence Sociale.

À la rue avec un bébé de quelques semaines

Sabrina a 22 jours. Elle est née à l’hôpital de Saint-Nazaire.

Sa maman Hanane est tombée enceinte hors mariage et elle a dû fuir son pays d’origine, l’Algérie, au péril de leur vie.

Enceinte de six mois, elle est arrivée à Saint-Nazaire, seule et en mauvaise santé, la jeune maman a été recueillie par hasard à un arrêt de bus par une bénévole qui s’est occupée d’elle jusqu’à l’accouchement.

Le jeune papa, Karim, a pu rejoindre sa femme et sa fille.

Mais depuis la sortie de la maternité, le 115 leur a obtenu des nuitées à l’hôtel, renouvelables ou pas toutes les 48 heures, et sans place pour le papa.

Le collectif Urgence Sociale a manifesté à Saint-Nazaire le lundi 25 novembre 2024 pour réclamer l'arrêt des expulsions et réfléchir à des solutions de logements d’urgence plus pérennes.

LIRE AUSSILa petite Sabrina a trois semaines et risque de dormir dans la rue sans solution d'hébergement pour ses parents

Une santé aussi fragile que leur situation

La Préfecture de Loire-Atlantique précise par mail que "le Service Intégré d'Accueil et d'Orientation a renouvelé la prise en charge de la famille avec le bébé à l'hôtel pour une durée de 15 jours" soit jusqu'au 12 décembre 2024.

Les services de l'État précisent qu'il s'agit "d'évaluer la situation par l'équipe mobile de la SIAO" le service qui cordonne désormais les appels au numéro d'urgence le 115, et ensuite orienter la famille "vers un dispositif adapté à ses besoins".

Or, la petite fille née il y a trois semaines et sa maman sont dans un état de santé fragile.

Enoch Artur nous précise que dans la semaine Hanane la maman est allée au service des urgences de la maternité de Saint-Nazaire pour une infection sanguine.

"Pour l'instant, madame est très faible. Elle a une tension très faible et elle a une santé fragile" précise le militant du collectif Urgence Sociale

"La petite avait attrapé un viru, maiss là, ça a l'air d'aller mieux" ajoute-t-il.

Tout le monde a droit à un hébergement d'urgence

Selon le collectif UrgenceSociale,e ce sont ensuite les équipes du 115 qui vont réaliser un entretien social avec la famille.

Ensuite, la situation administrative de la famille, arrivée sur le territoire français de manière irrégulière, sera, elle aussi, examinée au niveau de l'Espace Départemental des Solidarités qui dépend du Conseil Départemental de Loire-Atlantique.

"Il va falloir prendre les papiers, les actes de naissance de l'enfant" ajoute Enoch Artur du collectif Urgence Sociale, "faire peut-être une demande exceptionnelle de titre de séjour ou une demande régulière de titre de séjour au niveau des services de la préfecture".

Une telle demande de séjour exceptionnel relève des services de lamairie,e selon le collectif qui a prévu de solliciter prochainement le bureau du maire de Saint-Nazaire à ce sujet.

Quand il y a des personnes qui sont en situation irrégulière mais dans des parcours extrêmement difficiles au niveau humain, on veut que le droit à l'hébergement d'urgence pour tous et toutes s'applique.

Enoch Artur

membre du collectif Urgence Sociale

"On ne veut pas conditionner ça à une situation administrative" assène le membre du collectif Urgence Sociale.

Le Collectif a prévu d'être présent jeudi 5 décembre 2024 lors d'une manifestation des professionnels de l'accompagnement social qui protestent contre les restrictions budgétaires de leur secteur par le Conseil Régional des Pays de la Loire.

À cette occasion le collectif entend bien évoquer non seulement la situation de la petite Sabrina et de ses parentes, mais aussi celle des autres familles soutenues par Urgence Sociale "avec des enfants, parfois en très bas âge, qui sont en rupture d'hébergement d'urgence ou sans hébergement d'urgence" précise Enoch Artur.

"Il y a aussi des personnes qui sont âgées et qui sont handicapées" conclut-il.

À SaintNazaire,e le collectif Urgence Sociale suit 47 personnes dont 26 enfants dans une situation d'extrême précarité.

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