Le propriétaire de l'immeuble incendié au petit matin c'est présenté spontanément sur les lieux du sinistre au cours de la matinée. Il a été placé en garde à vue. Par ailleurs les riverains rendent public le courrier adressé le 1er juillet dernier au procureur de la République.
Le propriétaire de l'immeuble incendié ce mardi 16 novembre rue de Pornichet à Saint-Nazaire est venu sur les lieux du sinistre au cours de la matinée. Les policiers présents sur place ont procédé à son interpellation, il a été placé en garde à vue.
La police judiciaire va devoir tenter d'identifier les causes de l'incendie qui a fait un mort et un blessé grave. Les conditions d'accès aux logements sont assurément en cause, les témoins du drame indiquent qu'une trentaine de personnes l'ont quitté au moment du sinistre.
Un courrier prémonitoire adressé au procureur
Les riverains de l'immeuble depuis de nombreuses années avertissent les pouvoirs public sur cet état de fait. Réunis en collectif, ils avaient adressé le 1er juillet dernier une lettre au procureur de la République.
Plusieurs voisins se plaignent depuis bientôt dix ans d'un certain nombre d'incivilités, alcool, trafic de drogue, stationnement abusif, intimidations, insultes sexistes, rixes entre habitants de l'immeuble, présence d'hommes armés, voitures dégradées, hurlements nocturnes, la liste est impressionnante.
Dans ce courrier les habitants soulignent avoir été reçus par la mairie, avoir rencontré la police, et même le commandant des sapeurs-pompiers, venu s'informer à la suite d'un début d'incendie.
"En attendant, les choses continuent et font craindre qu’un jour un drame se produise dans cet immeuble où trop de misère et de délinquance se côtoient. Un début d’incendie suspecté d’être criminel a eu lieu il y a peu, certainement en représailles de la violente agression qui a eu lieu entre la place du Commando et l’immeuble du n°1.
Le Commandant des pompiers s’est même inquiété devant nous du drame potentiel que pourrait engendrer un incendie dans cet immeuble. Incertitude du nombre de personnes présentes et vétusté des lieux lui font craindre le pire.
C’est, vous imaginez, pour nous tous une source supplémentaire d’angoisse de connaître ce danger potentiel à nos portes".
"C'est la CAF qui paye"
Les habitants incriminent également le propriétaire des lieux : "Cette personne peu scrupuleuse, loue à des gens en grandes difficultés (financières, psychologiques, sociales ...). Il les loge dans des conditions déplorables et se soucie peu des conséquences de réunir ensemble des gens défavorisés et en grande détresse morale.
Cet homme s’est vanté à l’un de nous de ne louer qu’à des « pauvres » parce que comme c’est la CAF (caisse d'Allocations Familiales) qui paie, il est sûr de recevoir ses loyers".
Ce courrier adressé au procureur de la République a été signé par 19 familles résidentes des rues Claude Berthollet, de Pornichet, de la Trinité et Villebois-Mareuil.
La ville est intervenue à plusieurs reprises
Dans un communiqué, la ville de Saint-Nazaire indique être intervenue à plusieurs reprises afin de faire respecter la réglementation en matière de salubrité et de sécurité publique dans cet immeuble de 15 appartements.
"En 2017, une procédure d'insalubrité pour l'ensemble des logements a été menée en lien avec l'ARS (Agence Régionale de Santé) qui a entrainé un arrêté préfectoral. Le propriétaire de l'immeuble a ensuite réalisé les travaux de mise en sécurité" indique la ville de Saint-Nazaire.
La ville indique encore qu'à la suite d'un sinistre fin mai 2021, les agents du Service Hygiène et Santé Publique de la commune ont réalisé un constat et dressé un procès-verbal avec mise en demeure du propriétaire qui a eu un délai de quinze jours pour réaliser des travaux de : sécurisation de l'installation électrique, pose de détecteurs de fumées, contrôle des extincteurs et remises état diverses. La ville affirme "avoir constaté la réalisation des travaux le 8 juillet dernier".