Le maire socialiste de Saint-Nazaire a pris position sur l'interdiction de porter l'abaya à l'école. David Samzun en appelle à la loi de 1905 portant sur la séparation des Églises et de l’État, portée par Aristide Briand, figure de l’histoire nazairienne.
Le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal a annoncé dimanche l'interdiction de l'abaya, longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes, dans les établissements scolaires répondant ainsi à une revendication des chefs d'établissement qui réclamaient des consignes claires sur ce sujet controversé.
David Samzun, le maire socialiste de Saint-Nazaire, se range du côté du ministre, face à une décision qui divise la Nupes.
Ainsi, la France insoumise a annoncé son intention d'attaquer devant le Conseil d'Etat la décision "cruelle" du ministre de l'Education nationale, soulignant les divisions à gauche sur la laïcité.
Cette interdiction va "se traduire encore une fois par des discriminations à l'égard des jeunes femmes et en particulier des jeunes femmes de confession musulmane et je pense qu'on n'a pas besoin de ça dans notre pays", a déclaré le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur France 2.
"S'opposer clairement et frontalement"
"À quelques jours de la rentrée scolaire, plusieurs hauts responsables politiques déclarent souhaiter l’autorisation du port de signes religieux ostensibles au sein des écoles de la République, écrit David Samzun, le maire de Saint-Nazaire, dans un communiqué, ils piétinent un héritage essentiel des combats de la gauche républicaine : la loi de séparation des Églises et de l’État, du 9 décembre 1905, portée par Aristide Briand, figure de l’histoire de Saint-Nazaire".
"La force de cette loi a été de faire de la laïcité non pas une valeur, à laquelle pourraient être opposées d’autres valeurs, mais un régime politique. C’est-à-dire un choix et un principe d’organisation de la vie démocratique française et de ses institutions, dont l’école", poursuit David Samzun.
Face à toutes les tentatives de remise en cause de ce régime de laïcité, il faut s’opposer clairement et frontalement.
David SamzunMaire PS de Saint-Nazaire
Pour David Samzun, "l’abaya, la burkha, le burkini, ne sont pas les simples manifestations d’une liberté personnelle. Elles sont les outils d’une stratégie politique qui recherche ostensiblement et obstinément une confrontation avec tout ce qui fonde notre République française".
Le maire de Saint-Nazaire estime que "la France est et doit rester un pays de tolérance. L’école et le régime de laïcité sont au cœur de cette ambition".
Que dit la loi ?
"Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit", selon la loi du 15 mars 2004.
Une circulaire du 18 mai 2004 précise que "les signes et tenues qui sont interdits sont ceux dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuse tels que le voile islamique, quel que soit le nom qu'on lui donne, la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive".
Dans une circulaire du 9 novembre 2022, le ministère de l'Éducation souligne que le Conseil d'État distingue les signes ou tenues qui manifestent "par leur nature même, une appartenance religieuse", et ceux qui "peuvent le devenir" en raison "du comportement de l'élève". "Dans les deux cas, ils sont interdits", indique-t-elle.