C'est ce qu'on appelle un serpent de mer : la ligne maritime entre Gijon et Saint-Nazaire va-t-elle renaître de ses cendres ? Ouverte entre 2010 et 2014, elle avait fermé faute de rentabilité. Les CCI de Nantes et de Gijon souhaitent relancer le projet.
Elle transportait 20 000 camions par an et un peu plus de 40 000 voitures. L'autoroute de la mer entre Gijon et Saint-Nazaire semblait parée de toutes les vertus : elle évitait aux conducteurs la fatigue du trajet vers l'Espagne, et permettait d'émettre moins de CO2 que les trajets routiers. Cette ligne maritime n'aura pourtant connu que 4 années de fonctionnement, entre 2010 et 2014.
Ouverte à l'aide d'une subvention européenne, elle n'a jamais trouvé sa rentabilité et l'arrêt des subsides avait marqué la fin de l'expérience.
Notre reportage en 2014

L'autoroute de la mer était-elle en avance sur son temps ?
Mais le monde a changé, et sans doute l'autoroute de la mer était-elle en avance sur son temps, estime Yann Trichard, le président de la chambre de commerce et d'industrie Nantes-Saint-Nazaire, qui vient de relancer l'idée avec ses homologues espagnols.
"Il y a 10 ans, se souvient-il, j'ai accompagné une entreprise qui livrait des repas à domicile via le réseau Entreprendre. Tout le monde me disait que ça n'allait jamais marcher, qu'un repas se prenait au restaurant. Et aujourd'hui, regardez, Deliveroo, Uber, sont devenus des géants."
Des cargos à voile au coeur du projet
Comme pour les restaurants, le président de la CCI pense que le monde du transport serait aujourd'hui prêt à évoluer vers un nouveau modèle. Aujourd'hui, l'environnement est devenu l'un des enjeux majeurs des politiques des entreprises, il est au coeur des attentes des consommateurs et des citoyens.
Pour cette nouvelle version de l'autoroute de la mer, les porteurs de projets espèrent aussi utiliser des cargos à voile, et se sont rapprochés de plusieurs industriels spécialisés dans ces technologies plus sobres qu'un moteur diesel.
Si l'idée traîne depuis très longtemps dans les cartons, il s'accélère depuis quelques semaines avec des prises de contact et la constitution d'un groupe de travail chargé de développer le projet pour "le plus tôt possible".
A la recherche d'un modèle rentable
Pour devenir rentable, l'autoroute de la mer des années 2020 pourrait aussi s'appuyer sur l'armateur français Neoline qui va ouvrir une ligne maritime vers les Etats-Unis et l'Amérique Latine. Pourquoi ne pas imaginer une boucle qui passerait par Gijon et pourrait remonter vers l'Irlande.