Près de Saint-Nazaire, la deuxième raffinerie de France est à l'arrêt depuis une semaine pour des travaux de maintenance. En décembre dernier, TotalEnergies avait été sommé par la préfecture d'effectuer les inspections des tuyauteries.
"Actuellement, il y a des problèmes de corrosion et des fuites, un bouchage sur un four, mais aussi des kilomètres de tuyauterie à refaire" sur ce site SEVESO au seuil haut, a expliqué à l'AFP Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire général de la CGT au sein de la raffinerie TotalEnergies à Donges.
"Il s'agit d'un arrêt technique" imposé depuis le 20 février par la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), précise le représentant syndical. Les fuites ne représentent pas de risque environnemental pour l'environnement du site, juge le syndicaliste. Il estime que la raffinerie reprendra ses activités "dans un mois, à la fin mars".
La moitié des installations de la raffinerie était déjà à l'arrêt depuis mi-décembre 2023, à la suite d'une mise en demeure de la préfecture de Loire-Atlantique qui enjoignait TotalEnergies "de respecter les dispositions pour les tuyauteries".
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Un porte-parole de TotalEnergies a précisé que l'arrêt était dû à des "activités de maintenance et d'entretien qui sont nécessaires. L'ensemble de ces actions représente actuellement des dépenses de l'ordre de 50 millions d'euros par an".
Sur son site internet, la raffinerie informe les riverains que "du vendredi 1ᵉʳ au dimanche 3 mars 2024, dans le cadre de la poursuite de travaux de maintenance sur une unité de la raffinerie, des odeurs incommodantes pourraient être ressenties."
Un sous-effectif chronique
Selon Fabien Privé Saint-Lanne, l'arrêt de la raffinerie est au contraire dû à "une politique d'entretien et de maintenance à moindre coût. Les salariés sont en sous-effectif et travaillent 12, parfois 16 heures d'affilée, ce qui est dangereux". Une vingtaine de salariés étrangers, dont neuf Ukrainiens, n'ont pas perçu de salaire depuis décembre, dénonce également la CGT dans un communiqué vendredi.
Les fuites sont récurrentes sur le site de Donges : la dernière en date signalée par le géant pétrolier date du 7 décembre 2023. Le 21 décembre 2022, plus de 700 m³ d'hydrocarbures s'étaient échappés d'un bac de stockage et s'étaient déversés sur le sol. Plus de 11 000 tonnes de terre potentiellement souillées avaient ensuite été excavées pour être traitées.
Deuxième raffinerie de France, après celle de Normandie, la plateforme de Donges occupe une surface de près de 350 hectares et emploie 650 salariés.
Elle a une capacité de traitement de 11 millions de tonnes de brut par an, pour une capacité de stockage de 2,2 millions m3.