À Saint-Nazaire, le mythique trois-mâts termine sa session de restauration. Sa coque avait besoin d'un coup de neuf. Le défi est technique et le moment historique. L'ancien bloc corrodé a été retiré et il est désormais temps de souder le bloc de remplacement. Le Belem sera fin prêt pour guider la flamme olympique jusqu'à la France en 2024.
C’est la fin d’une longue opération à cœur ouvert pour le célèbre Belem dont les travaux de restauration ont débuté en janvier 2023. Une greffe sur la coque, le squelette de cette vielle dame que soudeurs et chaudronniers consolident.
La manœuvre est un défi technique puisqu'il faut intégrer un bloc XXL de 25 tonnes à l’arrière du vieux gréement, comme l'explique Jérôme Lecamp, Directeur Département Arrêt chez Eiffage Énergie Systèmes.
"Nous allons faire cohabiter d'anciennes tôles avec des nouvelles, détaille-t-il, nous utilisons deux technologies qu'heureusement, nous maîtrisons à Saint-Nazaire. La première consiste à préchauffer les anciennes tôles et la seconde à intégrer du beurrage, un assemblage de matières permettant de souder l'ancienne tôle avec la nouvelle."
Soudeurs et chaudronniers donnent les derniers coups de chalumeaux d'un chantier hors norme de 1,7 millions d'euros.
La pièce qui va enfin être remplacée est une pièce hautement stratégique qui soutient la salle des machines et le moteur. Le retrait de l'ancien bloc d'acier en état de corrosion avancée a été l'une des premières étapes du chantier il y a 3 mois.
"C'est vraiment une page historique du navire. L'hiver 2022-2023 on aura remplacé une tranche de la coque", précise le commandant Matthieu Combot, le capitaine du Belem.
L'idée c'est de pérenniser le projet, de faire naviguer le Belem et ça pour nous en tant que marin, ça n'a pas de prix
Commandant Matthieu CombotCapitaine du Belem
Remise à l'eau fin avril
Le trois-mâts devrait lever l’ancre et être remis à l’eau fin avril. Les premières navigations suivront dès le mois de mai. À 126 ans, le Belem n’a pas fini de prendre le large.