À 57 ans, Sabrina Millot s'est lancé un sacré défi : celui de remonter la Loire à pied, depuis Saint-Nazaire, jusqu'à sa source, au Mont-Gerbier-de-Jonc. Une véritable thérapie pour cette quinquagénaire.
Bâtons de marche à la main, elle arpente depuis maintenant plus d'un mois les sentiers et les chemins des bords de la Loire. Le 11 juillet dernier, Sabrina Millot a entamé une aventure un peu folle : celle de remonter le plus long fleuve de France à pied, depuis Saint-Nazaire, jusqu'à sa source au Mont-Gerbier-de-Jonc, soit un périple de plus de 1000 km.
L'aventure comme thérapie
"J'ai eu des décès dernièrement dans mon entourage. Je ne me sentais vraiment pas bien, explique-t-elle. Je suis également en surpoids. On a souvent l'image des "gros" dans le canapé avec les chips et les bières. Je voulais montrer que même si on est en surpoids, on pouvait faire les choses."
Partie à la mi-juillet, cette naturaliste en est aujourd'hui à mi-chemin. Actuellement dans la Nièvre, elle compte déjà plus de 650 km au compteur. Un défi qui fait autant de bien au corps qu'à la tête. "Là, je n'en suis qu'à la moitié, mais déjà, psychologiquement, je vais beaucoup mieux par rapport à mes tracasseries concernant la perte de mes proches, confie Sabrina. Et dans mon corps, je me sens mieux parce que, forcément, j'en suis à ma 36ᵉ ou 37ᵉ journée de marche, donc je fabrique du muscle".
Un chemin et des embûches
Chaque matin, Sabrina démarre sa journée par près de 20 km de marche. Au programme, la plupart du temps, des chemins et des sentiers le long du plus grand fleuve de France. " J'essaye de suivre la Loire au maximum, raconte la randonneuse. Mais parfois, je suis obligée de faire des détours, voir-même exceptionnellement d'emprunter des routes départementales. C'est là que c'est le plus "galère" pour moi." Mais une fois la matinée terminée, c'est l'heure pour elle de faire le chemin inverse. Car Sabrina doit récupérer son fourgon dans lequel elle dort. Un sacré détour ! "Je ne peux pas payer d'hébergement, parce que je suis partie sans revenus, détaille-t-elle. Alors, je dois faire demi-tour pour chercher mon fourgon. Je le fais soit par stop, soit en bus, en TER ou par les moyens que je trouve sur le chemin."
Une contrainte logistique qui rallonge son parcours chaque jour de plusieurs kilomètres, parfois sous des conditions difficiles. " Le plus dur, c'était il y a 10 jours, quand il y a eu la canicule, précise la Savoyarde. Je partais à 5 h 30 ou 6 h. Là, ça allait ! Mais l'après-midi, je me retrouvais en plein soleil à marcher pour essayer de récupérer le fourgon. Je me rappelle, qu'un jour, une fois arrivée, j'étais à la limite de l'insolation".
Malgré tout ça, Sabrina Millot préfère retenir les belles rencontres de ce périple qui n'est pas encore terminé. Elle espère rallier la source de la Loire au Mont-Gerbier-de-Jonc, au plus tard à la mi-octobre.