Le dépôt de bus de transports scolaires de Saint-Nazaire ont été bloqués par une cinquantaine de professeurs engagés dans le collectif Éducation nazairienne en lutte ce jeudi. Cette action inhabituelle s'inscrit dans la lutte contre la réforme des retraites.
Les enseignants opposés à la réforme des retraites avaient rendez-vous à 5h ce jeudi matin devant la gare de Saint-Nazaire.
Dès 6h, ils étaient une cinquantaine à bloquer le dépôt de bus de Keolis, qui assure les transports scolaires de la Société des transports de l'agglomération nazairienne (Stran).
Après avoir mis le feu à quelques palettes, ils ont empêché les bus de sortir pendant deux heures. Certains se trouvent toujours sur place et sont en grève pour la journée.
Empêcher le transport scolaire
Les manifestants appartiennent au collectif Éducation nazairienne en lutte, créé pour se mobiliser "contre la réforme des retraites et la dégradation du service public".
Leur action vise à poursuivre le combat contre la réforme, en répondant à l'appel de l'intersyndicale à "mettre le pays à l'arrêt".
"Le mot d'ordre, c'est de durcir le mouvement. Il faut voir comment chacun peut se mobiliser dans son secteur", explique Ludovic Arnaud, professeur de science au collège de Trignac et membre du collectif.
Le mot d'ordre, c'est de durcir le mouvement.
Ludovic ArnaudEnseignant membre de l'Éducation nazairienne en lutte
"Cette mobilisation est contrainte après deux mois et six journées de grève et de manifestations historiques, et face à l'obstination irresponsable du gouvernement, de se durcir", martèle Éducation nazairienne en lutte dans un communiqué.
Bloquer le transport scolaire est la méthode adoptée par le collectif pour montrer de quelle façon son secteur peut être mis à l'arrêt.
Une mobilisation inhabituelle pour les enseignants
Selon le collectif, le blocage du dépôt de bus est soutenu "par l'intersyndicale nazairienne CGT'Educ, FSU et Sud Éducation". Ce mode d'action reste pour le moins inhabituel pour le corps enseignant.
"On ne le fait pas de gaité de cœur, rapporte Ludovic Arnaud, Nous, enseignants, nous ne sommes pas habitués à ce genre de chose".
Dans le climat actuel, ça reste compréhensible par les gens.
Ludovic ArnaudEnseignant membre du collectif Éducation nazairienne en lutte
Le professeur raconte que la manifestation a été bien accueillie par les salariés de Keolis, qui sont venus partager le café et discuter.
"Certains sont aussi engagés contre la réforme. L'un des salariés a prévenu sa fille, elle était contente de ne pas avoir cours de maths. Son professeur participait au blocage", relate le professeur de sciences.
Les enseignants mobilisés s'opposent à aux mesures largement contestées du report de l'âge légal de départ de la retraite de 62 à 64 ans, et de l'augmentation des annuités de cotisation.
D'autres frustrations sous-jacentes alimentent aussi la colère des enseignants, comme "la question salariale et de qualité du service public d'éducation".
Ludovic Arnaud affirme vouloir continuer ce type d'action. "On est parti pour faire ce genre de chose régulièrement", affirme-t-il.
Appel à la grève pendant les épreuves du bac
L'assemblée générale des personnels du lycée Aristide Briand de Saint-Nazaire, dont certains ont participé au blocage, appellent à la grève les 20 et 21 mars, lors des épreuves de spécialité du baccalauréat.
"Remettre en cause le déroulement des examens est une décision difficile mais la situation nous y oblige", peut-on lire dans le communiqué.
Il est impensable que tout se déroule comme si la mobilisation n'existait pas.
Assemblée générale des personnels du lycée Aristide Briand
Les enseignants franchissent ce nouveau cap pour "se faire entendre face à la surdité du gouvernement". Ils exigent le retrait du projet de réforme des retraites.