L’homme de 50 ans qui avait appelé à "cramer la mosquée de Béziers" le 17 octobre dernier, au lendemain de l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty, était jugé ce mardi 5 janvier devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire.
Il encourait 5 ans de prison, l'homme qui avait appelé sur Facebook à "cramer la mosquée de Béziers", le 17 octobre dernier, au lendemain de l'assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, écope d'une amende de 400 euros et devra effectuer un stage de citoyenneté.
Sur Facebook, l'homme, âgé de 50 ans, avait écrit : "Vous voulez lui rendre hommage ?? Allez cramer la mosquée de Béziers question de faire passer le message." Il était jusqu'alors inconnu des services de police et de gendarmerie. Il avait été arrêté et placé en garde à vue le 23 octobre.
Demeurant à La Baule, il a été jugé par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire ce mardi 5 janvier.
Le quinquagénaire a été reconnu coupable de "provocation non suivie d'effet au crime ou délit par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique".
"Il reconnaît tout à fait la stupidité de ce message", a expliqué son avocat Me Fabien Bourdon, qui avait demandé en vain que l'audience se tienne à huis clos au motif que son client, absent au tribunal, craignait "pour sa sécurité".
Des propos qui l'ont dépassé
L'assassinat de Samuel Paty, "il l'a ressenti au plus profond de lui", a indiqué Me Bourdon, indiquant que cet auto-entrepreneur, qui "a servi pendant plusieurs années sous les drapeaux", se trouvait aujourd'hui "en grande précarité économique et personnelle".
Dans sa plaidoirie, il a demandé à ce que l'amende de 600 ans requise par le ministère public soit réduite à 400 euros et a expliqué qu'il ne s'opposait pas au stage de citoyenneté pour son client.
Avec ce stage, qui lui coûtera "environ 250 euros", et avec l'amende, le tribunal a pour intention de "lui faire prendre conscience de la vie en société et de ses règles", a détaillé la présidente lors du délibéré.
Une plainte avait été déposée le 20 octobre par l'association culturelle des Français musulmans de Béziers (ACFMB). Puis le parquet de Béziers s'était dessaisi le 22 octobre au profit de Saint-Nazaire.
"C'est une personne qui a habité longtemps à Béziers et vit depuis peu de temps à La Baule. Les conséquences de ses propos l'ont semble-t-il dépassé, il a reconnu les faits et s'est expliqué très vite", avait précisé à l'AFP la vice-procureure du tribunal judiciaire de Saint-Nazaire, Michèle Pierson.