Saint-Nazaire : à l'étroit, STX France n'exclut pas de construire ailleurs en Europe

Un paquebot géant bientôt livré, sept autres à construire d'ici à 2020: pour tenir ce carnet de commandes, STX France, à l'étroit dans ses chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), envisage de sous-traiter une partie de sa production ailleurs en Europe.

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La confirmation d'une commande de deux nouveaux navires à passagers par l'italo-suisse MSC Croisières, le 1er février, a bousculé le programme initial des chantiers navals, ces deux "Meraviglia Plus" devant être livrés avec deux ans d'avance, en 2019 et 2020.
"Pour les prendre, on a tassé notre carnet de commandes, ce qui fait qu'on va commencer à avoir des périodes où on est au-dessus de notre capacité de production, (...) qui est déjà limitée par la taille des ateliers. On aura vraisemblablement besoin d'aller sous-traiter quelques blocs de tôlerie sur d'autres chantiers en Europe", explique le directeur général de STX France, Laurent Castaing.

Ces deux paquebots, longs de 331 mètres et qui pourront accueillir jusqu'à 6.300 passagers, viennent étoffer un carnet de commandes déjà bien fourni.
Après la remise, le 12 mai, du plus gros paquebot de croisière du monde, l' "Harmony of the seas", à l'armateur américain Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL), STX livrera un navire mi-2017, puis deux en 2018, deux en 2019 et deux en 2020, à RCCL ainsi qu'à son autre client historique MSC Croisières.

Si la construction de deux d'entre eux, dont celle du frère jumeau de l' "Harmony", du même gabarit, a déjà débuté à Saint-Nazaire, la charge de travail devrait s'accélérer dès 2017 pour les quelque 6.000 personnes travaillant sur le site, dont 2.500 salariés de STX.

La sous-traitance pourrait concerner "une dizaine de blocs" fabriqués sur un ou "plusieurs chantiers" en Europe, indique Laurent Castaing: à titre d'exemple, un "Meraviglia Plus" compte soixante blocs, précise-t-il.

Embauches 'insuffisantes' pour les syndicats

Autre piste envisagée par le constructeur naval, celle d'une coopération avec un autre chantier européen pour la réalisation de petits paquebots, si de telles commandes se présentaient pour une livraison avant 2020, plus rien ne pouvant être construit à Saint-Nazaire avant cette date.

Ce partenariat constituerait "un virage" pour les ex-Chantiers de l'Atlantique, d'où sont sortis 120 paquebots en 150 ans, convient Laurent Castaing, précisant qu'un tel contrat "devra forcément être complété par une clause de non concurrence".

STX "continue à prospecter", n'ayant pas trouvé à l'heure actuelle "le partenaire idéal", ajoute son directeur général.
"Avant d'envisager des partenariats avec d'autres sites, on préfèrerait que la direction regarde tout ce qui pourrait être fait en interne, que ce soit sur la question des effectifs ou celle de la récupération d'espace", souligne Jean-Marc Perez, secrétaire adjoint FO de STX France.

Le chantier naval a demandé au grand port maritime et à la communauté d'agglomération de Saint-Nazaire "d'accélérer" le dossier du prolongement de 130 mètres de l'aire de pré-montage, qui atteindrait ainsi un kilomètre de long, et qui nécessite un investissement global d'environ 30 millions d'euros, affirme Laurent Castaing.
"Si ça ne se fait pas, ça nous obligerait à sous-traiter encore un petit peu plus", avertit-il.

Le recrutement connaît, lui, après plusieurs années difficiles, "à nouveau un boom", avec "550 embauches en CDI" comprises entre début 2013 et fin 2016, assure Serge Bourdon, nouveau directeur des ressources humaines de STX France. "Insuffisantes", car elles compensent à peine les départs de l'entreprise, rétorquent FO et la CGT Navale. Celle-ci revendique ainsi "l'embauche rapide en CDI par STX de 600 ouvriers et de 200 techniciens" pour faire face à la charge de travail.

"Derrière les problèmes d'espace, il y a surtout des problèmes d'embauches", déplore aussi Jean-Marc Perez. "Dans les années 2002-2003, quelques blocs avaient été fabriqués sur un autre chantier, en Pologne, ce ne serait donc pas une première. (...) Mais c'était une époque où on pouvait construire cinq navires dans la même année. Des navires moins gros, mais quand même le Queen Mary 2", insiste le représentant syndical.

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