Ils font partie des 103 jeunes de la région, invités, pour quelques nuits, à profiter du Queen Mary 2. Rencontre avec Maryline, Chanis, Nicolas, Axelle et Jeffrey, quelques heures avant le grand départ.
« On mange super bien ! L’équipage est adorable, et il y avait même du champagne en cabine pour nous accueillir ! »
Maryline, Chanis, Nicolas, Axelle et Jeffrey prennent le soleil à l’avant du pont 7, celui qui fait le tour complet du paquebot, et qui sert à la fois de piste pour les joggeurs en matinée, puis, toute la journée, de solarium avec vue sur la mer.
Ils font partie des 103 jeunes de la région, invités, pour quelques nuits, à profiter du Queen Mary 2. Eux, ont embarqués à Southampton, avant tout le monde, mais partiront avant tout le monde, à Saint Nazaire, avant le grand départ. Pendant la première nuit, ils ont eu droit au Queen Mary presque pour eux tout seuls, avant l’embarquement, à Cherbourg, du gros des passagers, pour la plupart issus du club des 100, ce groupe d’entrepreneurs qui ont permis l’affrètement du navire.
Marilyn, Chanis, Nicolas et Axelle viennent de l’école de la deuxième chance, à Nantes, et Jeffrey, 22 ans, est élève en CFA de BTP, au Mans. Ils ont été sélectionnés pour leur implication dans leurs études, et cette mini-croisière doit les encourager à cultiver l’esprit d’initiative.
explique Nicolas. Surtout, ils se sont rencontrés, eux, des jeunes de tous les horizons, qui apprennent tous les corps de métiers, dans différents établissements des Pays de la Loire. Ils ont suivi des conférences, se sont baignés dans les piscines, ont profité du G32, la discothèque qui doit son nom au code du navire, pendant sa construction sur le chantier de Saint Nazaire….« C’est inoubliable, on a pu rencontrer des patrons, et surtout des Start-uppers, qui nous ont montré que même sans rien, on peut créer son entreprise ! »
Seule ombre à ce tableau, depuis l’arrivée des autres passagers, à Cherbourg, ils semblent moins à l’aise. « On entend des bribes de conversation, on voit des regards… Certains passagers disent « vivement que les jeunes s’en aillent », confie Jeffrey, un peu gêné. C’est vrai que par leur allure, par leur jeunesse, ils détonnent au milieu des entrepreneurs et des personnes âgées ou des familles venues chercher ici, un univers de luxe désuet.
Mais ce n’est pas cela que retiendront ces passagers pourtant discrets et très respectueux. Tous savourent leurs derniers instants à bord du Queen Mary, et qui sait, l’aventure se prolongera peut-être par un stage, une embauche, ou même, un jour, la création d’une entreprise.
Le Queen Mary leur a peut-être appris que plusieurs mondes existent, mais il leur a aussi montré que l’on pouvait choisir de dépasser les limites de son milieu, ou de sa formation d’origine, et inventer son avenir.