Lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, ce mardi 10 décembre, deux lycéens et un étudiant ont été interpellés devant le lycée Chevrollier à Angers. L'un d'entre eux dénonce une violence totalement injustifiée.
Mardi 10 décembre, lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, le cortège des manifestants (3500 personnes au plus fort du mouvement), s'est volontairement détourné du trajet initial pour converger vers le commissariat d'Angers.
Aux cris de "libérez nos camarades", ils demandaient la libération immédiate de trois jeunes, interpellés le matin même devant le lycée Chevrollier.
Tournées par les lycéens, les images de l'intervention policière devant l'établissement ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux.
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— Solidaires 49 (@solidaires49) December 10, 2019
"J'étais stupéfait par la violence de la police", explique Guewen, étudiant et président de l'UNEF d'Angers, à l'issue de sa garde à vue, vers 18 heures.
C'est un feu de poubelles qui a justifié l'arrivée de plusieurs policiers devant l'établissement, alors que les pompiers intervenaient pour l'éteindre. Environ deux cent lycéens et étudiants étaient mobilisés depuis le début de matinée pour assurer le blocus du lycée.
C'est en tentant de comprendre pourquoi une lycéenne venait d'être interpellée par la police que la situation a dégénéré, explique Guewen. "On a fait un sitting devant la police", mais "ils m’ont poussé et écarté du groupe, gazé. Quatre policiers m'ont mis à terre. J'ai reçu un coup de taser dans le dos. Ils m'ont bloqué les jambes avec leurs bottes, puis menotté avant de m'embarquer".
Placé en garde à vue pour rébellion à l'ordre public, Guewen est interrogé en milieu d'après-midi. Sur décision du procureur, il devra suivre une journée de sensibilisation à la violence. Une sanction qu'il juge totalement injustifiée. "Je n’ai pas été violent avec les forces de l’ordre; je réfléchis à porter plainte pour coups et blessures", déclare-t-il.
Dans un post facebook, le syndicat étudiant UNEF Angers a dénoncé la brutalité des interpellations et "la démarche politique de cette violence policière".