Angers : la galerie Ratton et Ladrière fait une donation de fragments de la tapisserie de l'Apocalypse

La galerie d'art Ratton et Ladrière à Paris a trouvé dans ses réserves des fragments provenant à priori de la tapisserie de l'Apocalypse, exposée au Château d'Angers, ces fragments ont été authentifiés par la DRAC, la galerie a décidé d'en faire don.

La tapisserie de l'Apocalypse, visible au château d'Angers, la plus grande tapisserie médiévale au monde, est exposée incomplète. Le temps en a fait disparaître et oublier plusieurs parties.

La DRAC (direction régionale des affaires culturelles) des Pays de la Loire a authentifié des éléments retrouvés dans les réserves de la galerie d'art parisienne Ratton et Ladrière. "En dépit de leur caractère lacunaire, ces fragments sont d'une grande valeur patrimoniale" indique la DRAC. 

La trentaine de pièces retrouvées dans la collection de Charles Ratton, sont montées sur une toile support, et composent une frise décorative de fleurons. Pour Clémentine Mathurin, conservatrice des monuments historiques à la DRAC dit sa surprise, "c'est une redécouverte, ces pièces étaient tombées dans un oubli total, ce sont des morceaux, d'une quinzaine de centimètres carrés, rassemblés sur un tissu support".

Bien que fragmentés, les motifs restent lisibles, les couleurs et les fils de tissage sont encore bien conservés. Intérêt supplémentaire, ces quelques éléments conservent un nombre important de fils métalliques, des fils d'or et d'argent qui ornaient des parties de l'ouvrage, et qui ne sont plus présents que sur quelques centimètres carrés.

Des éléments "égarés" depuis 1860

Lors de la grande restauration de la tapisserie de l'Apocalypse vers 1860, ces fragments n'avaient pu trouver leur place durant les travaux. Ils ont alors circulé de mains en mains sur le marché de l'art. Charles Ratton, né en 1895 indique dans des écrits, en avoir fait l'acquisition auprès d'un marchand d'art, Otto Wegener en 1924. Depuis cette date, les fragments de la tenture dormaient à Paris dans la réserve de la galerie, jusqu'à leur découverte en 2020.

Clémentine Mathurin avoue volontiers son émotion : "Quand j'ai reçu le premier message je suis un peu tombée de ma chaise. C'est toujours émouvant de retrouver un élément d'un pareil chef-d'œuvre. D'autant que, on le sait, il manque une trentaine de mètres de la tenture. Retrouver des morceaux de la tenture originale, petits mais riches de ses matériaux. Oui, cela rend heureux !"

Un peu d'histoire

La tenture de l'Apocalypse, commandée par le duc Louis 1er d'Anjou en 1373, est propriété de l'État français depuis 1905. Cette série de tapisserie longue de 104 mètres, illustre l'Apocalypse selon Saint-Jean. Les fragments retrouvés appartiennent au "Grand personnage" de la quatrième pièce la tenture. Ce sont des fleurons, une ornementation du fond, composés de motifs végétaux sans signification particulière. Mais qu'importe, on se prend a rêver que d'autres trésors ressortiront des réserves...

Des expertises complémentaires vont être menées à Angers, afin de déterminer si une restauration est nécessaire. Ces fragments seront exposés lors d'expositions temporaires d'ici quelques mois.

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