Le groupuscule d’ultra-droite, l'Alvarium, a été dissous ce mercredi en Conseil des ministres par Gérald Darmanin.
Gérald Darmanin avait annoncé la couleur dans un tweet du 28 octobre : il avait l’Alvarium dans le viseur. Ce mercredi 17 novembre, le couperet est tombé sur ce groupe d’ultra-droite angevin.
Selon le décret de dissolution, l'association, impliquée "dans des faits de violences", propage notamment "depuis 2018 un discours et des idées assimilant l'immigration et l'islam à des menaces que les Français doivent combattre"
Dans ce texte disponible sur les réseaux sociaux, le Ministre de l’Intérieur précise
Sous couvert de son objet social, l'Alvarium diffuse l'idée d'une menace permanente sur ses membres afin de légitimer le recours à la violence. Cette stratégie repose également sur un amalgame entre d'une part immigration et d'autre part criminalité, terrorisme et violence
Gérald Darmanin - Ministre de l'Intérieur
Créée en janvier 2018, l’association, se définit comme «un centre communautaire d’actions sociales et culturelles en Anjou». Joint au téléphone, son porte-parole, Jean-Eudes Gannat, réagit : "Gerald Darmanin dissout une association qui distribue des sandwiches aux SDF. Pour dissoudre cette association, il invoque le fait qu’elle fasse le lien entre immigration et terrorisme. C’est une décision politique".
Actions sociales affichées et bagarre
En 2020, l’Alvarium avait occupé illégalement un immeuble vacant, sur la façade duquel avaient été accrochées des banderoles "La France aux Français" et "Logement: appliquons la préférence nationale ".
Ce groupe d’ultra-droite avait fait aussi parler de lui en mai 2021, lorsqu'une bagarre avait opposé des membres de ce groupe identitaire et des personnes venues poser des autocollants sur la façade du local connu des antifascistes à Angers.
Ces derniers mois, plusieurs habitués de l'Alvarium ont également été condamnés selon la procédure du plaider-coupable par le tribunal correctionnel d'Angers pour des violences en réunion et des vols de drapeau.
Conseil d'Etat et Cour européenne des droits de l'homme
Aujourd'hui, l’Alvarium ne peut poursuivre ses activités, au risque de commettre une infraction pénale. "Le logo de l'Alvarium, on n'a plus le droit de l’utiliser. Ce n'est pas grave pour beaucoup d'entre nous, il est tatoué sur nos peaux" poursuit Jean-Eude Gannat. Et d'insister : "On va aller devant le Conseil d’Etat et la cour européenne des droits de l’homme. On ira jusqu’au bout"