L'Alvarium, association identitaire basée à Angers, est dans le collimateur du ministère de l'Intérieur qui instruit une procédure à son encontre. Objectif : sa dissolution.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé ce jeudi soir qu'il lançait "une procédure contradictoire à l'encontre d'un groupement de fait d'ultra-droite, l'Alvarium, situé à Angers, en vue de sa dissolution."
L'Alvarium, basé près du centre-ville d'Angers, est une association qui se présente comme "une communauté et un lieu de réunion convivial et militant. Prenant acte de l’obsolescence des partis politiques et anticipant l’écroulement d’un Etat devenu aussi omnipotent qu’inefficace, nous avons décidé d’agir à notre échelle. Notre communauté entend créer des liens en Anjou entre ceux qui refusent la lâcheté et l’abandon de notre peuple et de son Histoire."
C'est ce que l'on peut lire sur le site de l'association. Elle compterait une trentaine de membres.
Une bagarre devant le local
L'Alvarium avait fait parler de lui en mai 2021, lorsqu'une bagarre avait opposé des membres de ce groupe identitaire et des personnes venues poser des autocollants sur la façade du local connu des antifascistes à Angers.
Le tweet du ministre de l'Intérieur fait état de "nombreux faits constatés" et de "signalements répétés de nombreux élus, dont le maire d'Angers".
Selon l'AFP citant l'entourage du ministre, "Les éléments de fond seront communiqués à l'issue de la procédure contradictoire".
"Je souhaite que cette procédure contradictoire puisse aboutir"
Le député du Maine-et-Loire ex LREM, Matthieu Orphelin, a réagi dans un communiqué en rappelant qu'il demandait cette procédure de dissolution depuis plusieurs mois.
"J'avais alerté à de nombreuses reprises le Ministre de l'Intérieur et les autorités compétentes, dit-il. C'est un sujet sur lequel les Angevines et Angevins me font très souvent part de leurs inquiétudes. Les nombreux agissements, les menaces et faits répétés de violence et d'agressions, commis par les membres de cette association angevine, vont à l'encontre des principes de respect d'autrui, de démocratie et de débats d'idées, et n'ont pas leur place dans notre société. Je souhaite que cette procédure contradictoire puisse aboutir, et continuerai avec force à promouvoir la non-violence et la justice républicaine face aux intimidations de l'ultra-droite."
Le maire d'Angers très satisfait
Interrogé par l'AFP, le maire d'Angers, Christophe Béchu, se dit très satisfait :
"Je suis très satisfait que le ministre de l'Intérieur ait pu engager ce processus. C'est un message extrêmement fort qui est envoyé: il n'y a pas de place pour les prêcheurs de haine. Depuis plus de deux ans, ce groupuscule fait parler de lui de manière épisodique. Cette association empoisonne la vie des Angevins."
Christophe Béchu évoque des "actes violents" et des "faits divers qui ont défrayé la chronique et qui avaient en commun la haine de l'autre".