Quelques dizaines d'éleveurs ont manifesté ce vendredi au nord d'Angers, à Briollay, pour réclamer le classement des 19 communes des Basses Vallées Angevines en "zones défavorisées".
Mardi dernier, le ministère de l'Agriculture, Stéphane Travert, a présenté la nouvelle carte des zones agricoles défavorisées. 4 900 communes françaises y entrent, et 1 349 communes en sortent. L'ancienne carte des zones défavorisées qui date de 1976 intégrait 3 des 19 communes des Basses Vallées Angevines.
Les agriculteurs demandent que l'ensemble des communes des Basses Vallées Angevines soient intégrées aux zones défavorisées.
"Zone humide = zone défavorisée", pouvait-on lire sur une pancarte déposée au pied d'un tracteur barrant l'entrée de la levée de Briollay, une route très fréquentée construite en surplomb des zones inondables situées en contrebas.
"On a vraiment le sentiment d'avoir servi de monnaie d'échange pour réintégrer dans la carte d'autres communes.
C'est d'autant plus incompréhensible qu'il y a unanimité politique en Pays de la Loire pour faire reconnaître ce territoire de zones humides", a déploré Dominique Lebrun, éleveur à Etriché et référent à la Chambre d'agriculture de Maine-et-Loire sur le dossier zones humides.
Les basses vallées angevines sont des plaines alluviales inondables, situées le long des cours d'eau du Loir, de la Mayenne, et de la Sarthe. Elles bénéficient depuis 2004 du label Natura 2000 et sont reconnues comme zones humides d'importance internationale par la Convention de Ramsar.Les agriculteurs de la zone considèrent que cette absence d'inscription est "un désastre économique et pour tous c'est une catastrophe écologique et environnementale à court terme avec l'abandon de l'élevage" si ce secteur n'est plus classé "zone défavorisée".
Le soutien de la Région
"Ces territoires sont pourtant des zones d'élevage extensif où l'activité agricole valorise des prairies naturelles humides de faible productivité et d'une grande richesse patrimoniale, valorisation qui mérite d'être compensée", a également affirmé dans un communiqué la présidente de la Région Pays-de-la-Loire, Christelle Morançais.
"Je réclame une explication du gouvernement pour nous éclairer rapidement sur ce nouveau coup dur reçu par une profession déjà lourdement en difficulté", a-t-elle ajouté.
Les agriculteurs situés dans les zones agricoles défavorisées touchent des aides supplémentaires. Ceux qui sortiront du dispositif du fait de la nouvelle carte continueront à percevoir 80% de l'aide en 2019 et 20% en 2020.