L'ESTHUA est une école qui propose une formation aux métiers du Tourisme en associant les dimensions professionnelles. Elle fait partie de l’Université d’Angers et accueille des étudiants étrangers. Avec la Covid-19, pas facile pour les étudiants d’arriver en France.
Tan Yuxin, 22 ans, est arrivée fin août en France avec d'autres étudiants chinois, juste à temps pour intégrer l'Esthua, et achever sa licence en tourisme.
L'université d'Angers accueille les étudiants étrangers dans le cadre d'un échange international, même si pour cette rentrée, la pandémie de Covid a rendu leur voyage plus difficile.
"Pour l’instant obtenir un visa est plus compliqué, il y a beaucoup de procédures et des démarches à faire." nous explique Tan.
Dans ce pôle de formation, un étudiant sur quatre est étranger. Certains manquent encore à l'appel en ce début octobre, faute de visa.
L'administration doit donc s'adapter et suivre au jour le jour leur possible arrivée. Pas facile pour l’école, le secrétariat doit alors relancer l’administration des pays qui n’autorisent pas les étudiants à rejoindre la France. Un travail important.
"Certains gouvernements n’ont pas donné l’autorisation de voyager, comme c’est le cas par exemple pour le gouvernement Saoudien. Il faut alors refaire de lettres d’invitation des attestations d’inscription, bien spécifier que les étudiants sont attendus et que les cours ont commencé", explique Eponine Beuvelet, chargée coopération à l'international Esthua.
Obtenir une autorisation de sortie n'a pas été simple non plus pour Rana et Elie. La venue de ces deux étudiants libanais était pourtant programmée et prise en charge, mais l'actualité les a contraint à manquer la première semaine de cours.
"Ce sont trois facteurs : la crise économique, la Covid-19 et l’explosion*. Les bureaux ont été tous détruits lors de l’explosion et notamment les bureaux de l’application des visas."
Pour les épauler, un système de parrainage a été développé avec de jeunes Angevins dans le rôle de guides. Comme Matthieu, qui fait la connaissance d'une Chinoise et d'une Russe.
"Quand je suis arrivée, je ne savais pas où aller, ni comment me rendre à mon appartement, avec mes deux bagages !", raconte Kristina Sorokina, l'étudiante russe.
Matthieu est le "parrain" de cette étudiante, une aide précieuse.
"Déjà, il faut découvrir la ville, voir ce qu’il y a, aller au centre-ville, se balader, aller boire un verre. Après, il y a les démarches administratives, voir le logement, dit-il, c’est vrai que ce n’est pas évident pour un étudiant étranger qui ne parle pas bien le français, de récupérer les clés de sa chambre et de remplir les formulaires en français."
"200 étudiants sont dans le cas d’échange et sont presque tous arrivés, notamment de nos partenaires qui sont la Chine, l’Ukraine, le Liban etc… En revanche sur les étudiants dit "hors échange", la moitié aujourd’hui sont encore en attente de visa", détaille Françoise Grolleau, vice-présidente mobilité internationale Université Angers.
"Pendant le confinement pas de nouvelle, après durant l’été, j’ai essayé d’envoyer des mails à l’université d’Angers, mais ils n’en savaient pas plus, personne ne savait en fait. Je ne sais pas si je pourrais partir au Québec, au prochain trimestre, en janvier prochain."
Habituellement, l'université clôture ses inscriptions fin septembre. Face à cette situation exceptionnelle, l'arrivée tardive d'étudiants étrangers sera évaluée au cas par cas.
* Les explosions au port de Beyrouth le 4 août 2020