Angers : la mère de la petite Vanille, mise en examen pour meurtre sur mineur de 15 ans et écrouée

Nathalie Stephan, mère de la petite vanille a été mise en examen ce mardi 11 février pour meurtre sur mineur de 15 ans. Elle a été placée en détention provisoire et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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Le vendredi 7 février, la petite Vanille, 1 ans, avait été confiée à sa mère. La fillette vivait placée dans une famille d'accueil mais aussi dans un foyer maternel d'Angers où sa mère, fragile psychologiquement, pouvait la voir régulièrement.

C'est là que Nathalie, la mère, âgée de 39 ans, aurait dû ramener Vanille vendredi après avoir passé du temps avec elle, comme cela lui était possible.

Ce 7 février, l'alerte a été donnée, Nathalie n'était pas revenue comme prévu. Certains éléments étant particulièrement inquiétants, il avait été décidé de lancer samedi une procédure "alerte enlèvement".

Dimanche, la mère a été retrouvée dans un hôtel de Nantes, et, après avoir avoué le meurtre de son enfant, elle a indiqué qu'elle avait laissé le corps dans une benne à vêtements près du foyer maternel à Angers.
 
Ce lundi, une autopsie de la petite fille a été effectuée pour rechercher les causes de la mort, à l'institut médico-légal d'Angers.

Cette autopsie a établi que la mère a étouffé la fillette avec des bandes adhésives.

"Elle a donné la mort à son enfant au milieu d'un parc d'Angers, a précisé le Procureur de la République Eric Bouillard,  en pleine journée, en ville, en début d'après-midi selon elle."
 

Tuée le jour de son anniversaire

"Des déclarations faites froidement selon le procureur d'Angers. C'est une personne qui est consciente de ce qu'elle a fait. Elle a pris ensuite le train pour Nantes à 15h. Elle n'y a pas d'attaches, c'est une personne isolée."

Selon le procureur, aucun signe ne permettait de penser à un passage à l'acte. Mais la maman avait prévu un plan et caché ce plan.

Nathalie Stéphan avait été admise au centre maternel depuis janvier 2019, vers la fin de sa grossesse, pour une première période de quatre mois. Puis, ce séjour a été prolongé jusqu'à la fin 2019 et ensuite jusqu'au 10 février. 

Elle apprend le 3 décembre qu'elle devra quitter le centre maternel en février. Il semble qu'elle ait décidé ce jour-là de programmer la mort de son enfant. Elle a alors décidé de tuer sa fille le jour de son anniversaire, à savoir le 7 février.
 

"Sans doute on aurait pu éviter ce meurtre" : la colère d'une association de protection de l'enfance après la mort de Vanille

"Est-ce que c'était l'intérêt de l'enfant d'être remis à sa mère alors qu'elle était dans une famille d'accueil ?" s'est interrogée sur franceinfo Martine Brousse, la présidente de l'association "La voix de l'enfant".


Christian Gillet, le président du Conseil Départemental du Maine et Loire, a esquissé un rapide portrait de Nathalie Stéphan.

Elle était au milieu d'un fratrie de trois enfants avec des parents handicapés, tous les deux sourds. Suite a des problèmes familliaux, elle a été elle-même placée à l'âge de 16 ans.
 

Elle avait travaillé dans des crèches

On apprend aussi que lorsqu'elle était jeune, elle avait travaillé dans des crèches ayant obtenu un BEP sanitaire et social.

Nathalie Stéphan a vécu ensuite en couple de 2003 à 2014. Elle a eu en 2008 une première fille, qui n'a pas été placée mais vivait avec son père.

Puis, elle est partie sans explication dans le sud de la France, logeant dans sa voiture avant de revenir à Angers ou elle a déclaré sa deuxième grossesse au centre maternel du département.

Il semble que le papa de Vanille ignorait son existence. Il ne l'a pas reconnue.

Nathalie Stéphan est décrite comme fragile psychologiquement. Elle était d'ailleurs suivie par un psychiatre lors de deux entretiens hebdomadaires.

voir la conférence de presse du Procureur de la République d'Angers 

"à un moment, vous vous heurtez aussi aux pratiques professionnelles..."

Cette affaire a fait réagir notamment l'association "La Voix de l'Enfant" qui sans remettre en question les services sociaux s'interrogeait sur l'intérêt d'avoir remis l'enfant à sa mère alors que celle-ci présentait des troubles pyschiatriques.

De son côté, Adrien TAQUET, Secrétaire d’Etat en charge de la protection de l’enfance interrogé sur France Info précise que : "C'est un juge qui par une ordonnance de placement organise la poursuite de la relation entre les parents et l'enfant. C'est la question du maintien du lien biologique. Pendant très longtemps dans notre pays, nous avons fait le choix de maintenir à tout prix parfois, le lien biologique entre l'enfant et ses parents au détriment de l'intérêt supérieur de l'enfant. Les dernières lois ont remis le curseur vers l'intérêt supérieur de l'enfant mais à un moment, vous vous heurtez aussi aux pratiques professionnelles."

"Je suis formel, a tenu à déclarer Christian Gillet, les services (du département) qui sont extrêmement choqués pas cette situation ont respecté toutes les procédures. Dans les derniers mois, les services avaient remarqué un comportement meilleur, une attention particulière pour sa fille. Il n'y a pas eu d'erreur ni de suivi, ni d'interprétation."

►L'interview de Christian Gillet, Président du Conseil Départemental du Maine et Loire.
  

Meurtre prémédité

"On ne pourra pas mettre un policier ou un gendarme derrière chaque mère ou chaque père dans la même situation" a ajouté le Procureur de la République

Nathalie Stéphan a été présentée ce mardi à un juge d'instruction. Elle a été mise en examen pour meurtre sur mineur de 15 ans (terme juridique qui signfie "qui a moins de 15 ans") et placée en détention provisoire

Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité



 




 
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