"Ce qui nous indigne, c'est l'impunité dont il a bénéficié" : l'étudiant en médecine condamné pour agressions sexuelles conteste sa suspension en justice

L'étudiant en médecine, de Tours et Limoges, condamné pour agressions sexuelles attaque au Tribunal administratif, jeudi 21 novembre 2024 sa suspension au CHU de Toulouse (Haute-Garonne), par l'Agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie. Une éventualité inenvisageable pour les syndicats de soignants, comme l'explique Pauline Salingue, représentante syndicale CGT.

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Après les révélations de France 3 concernant l'affectation d'un étudiant de 6e année de médecine - condamné pour viols et agressions sexuelles sur deux jeunes femmes à Tours (Indre-et-Loire) - au CHU de Purpan à Toulouse (Haute-Garonne), le bras de fer est engagé et se joue désormais sur le terrain de la justice administrative. L'ARS (Agence régionale de santé) d'Occitanie a décidé de suspendre son affectation jusqu'à la fin de la procédure pénale. Son second procès en appel doit avoir lieu début 2025.

À lire : Étudiant en médecine condamné pour agressions sexuelles : l'ARS suspend son affectation à l'hôpital

Le jeune interne, passé par Limoges et Tours, conteste la décision de l'ARS devant le Tribunal administratif de Toulouse, ce jeudi 21 novembre 2024. Les syndicats de soignants se sont mobilisés devant le tribunal. Hors de question pour eux que cet étudiant devienne médecin. Alors que selon une étude de l'ordre des médecins, une femme médecin sur deux a déjà été victime de violence sexiste ou sexuelle de la part d’un confrère.

France 3 Occitanie Pourquoi êtes-vous présents aujourd'hui devant le tribunal administratif de Toulouse ?

Pauline Salingue, syndicat CGT Santé: C'est un moment important. La question est quel message va être envoyé à tous ceux qui se mobilisent contre les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes, y compris dans le milieu professionnel et celui de la santé ? C'est un message important que l'on attend. Dans tous les cas, cela n'arrêtera pas notre mobilisation qui continuera même si sa suspension est prononcée.

France 3 Occitanie : Qu'est-ce qui vous indigne dans cette affaire ?

Pauline Salingue, syndicat CGT Santé: Ce qui nous indigne, c'est l'impunité dont a bénéficié cet étudiant. Les faits sont connus depuis plus de 4 ans. L'université de Tours, qui a eu connaissance de ces faits, n'a rien engagé. Elle l'a laissé continuer ses études tranquillement. Beaucoup savaient, avec beaucoup de connivence. Il a continué à exercer que ce soit à la faculté ou à l'hôpital. Il a fait des stages notamment en gynécologie. C'est ça qui nous indigne. Après, nous sommes fiers de nous car dès que nous avons appris son arrivée au CHU de Toulouse, nous avons été nombreuses et nombreux à nous mobiliser, également à Carcassonne, et ça, cela fait chaud au cœur. Cela montre que nous ne laissons rien passer.

France 3 Occitanie : Est-ce qu'on peut devenir médecin aujourd'hui avec une condamnation au casier judiciaire pour viol ou agression sexuelle ?

Pauline Salingue, syndicat CGT Santé : On ne peut pas être fonctionnaire public hospitalier avec un casier judiciaire. Par contre, pour les médecins, c'est au bon vouloir des conseils de l'ordre des médecins. C'est cela que nous dénonçons également. Les deux poids, deux mesures. Pour nous, il n'est pas normal qu'une personne qui a été condamnée pour agression sexuelle et qui n'a pas purgé sa peine, puisqu'il n'a rien payé, puisse se retrouver à travailler à l'hôpital.

(Entretien réalisé par Sophie Pointaire)

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