Environ 200 personnes se sont mobilisées contre les violences sexuelles, hier, samedi 19 octobre devant le palais de justice de Toulouse en Haute-Garonne. Au cœur de la mobilisation, l'affaire de l'étudiant en médecine condamné pour agressions sexuelles qui doit prochainement intégrer l'hôpital de Carcassonne rattaché au CHU de Toulouse.
"Marre de la culture du viol", pouvait-on lire sur les pancartes. Devant le palais de justice de Toulouse (Haute-Garonne), environ 200 personnes se sont mobilisées contre les violences sexuelles en soutien envers toutes les victimes, ce samedi 19 octobre 2024.
Dans la ville rose, comme partout en France, ces manifestations répondaient à l'appel de plusieurs associations féministes qui réclament une loi globale contre les violences sexuelles et protestent " contre l'impunité qui progresse", selon nos confrères de Franceinfo.
Tu prends l'affaire Pélicot, on voit bien la constance de la culture du viol, quand on voit comment sont traitées les victimes, mal, salement
Un manifestant toulousain
Mais à Toulouse, une affaire résonne particulièrement au cœur de la mobilisation. Celle de Nicolas W, étudiant en 6e année médecine condamné à 5 ans de prison avec sursis par le tribunal de Tours en mars dernier, pour agressions sexuelles. Il doit prochainement effectuer son internat à l'hôpital de Carcassonne dans l'Aude, établissement rattaché au CHU de Toulouse. Des banderoles " Violeur hors CHU" étaient dressées par les manifestants.
"C'est quelque chose d'impossible qu'une personne condamnée à de la prison avec sursis pour des agressions sexuelles, qu'il a reconnu puisse aujourd'hui exercer auprès de patientes et de collègues", commente Pauline Salingue, représentante syndicale CGT, à notre équipe de journalistes.
Menaces de grève
Les syndicats du CHU de Toulouse réclament "sa suspension immédiate". À Carcassonne, l'étudiant doit débuter son stage en radiologie le 4 novembre prochain. Le personnel menace de déposer un préavis de grève si aucune sanction n'était prise par le CHU de Toulouse.
Ce dernier se déclare dans une impasse faute de sanction disciplinaire prise par le CHU et l'université de Tours auquel l'étudiant était rattaché, initialement. Le CHU de Toulouse et l'université Paul Sabatier ont déclaré, dans un communiqué, il y a quelques jours "qu'ils étudiaient toutes les décisions pouvant être prises dans un cadre légal et en cohérence avec leurs engagements forts dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes".
Un conseil disciplinaire "dépaysé" pour statuer sur l'avenir de l'interne doit prochainement se réunir.
(Écrit avec Eloïse Cousin)