INFO FRANCE 3. Condamné pour agressions sexuelles à Tours (Indre-et-Loire), l'étudiant en médecine, Nicolas W., 26 ans, vient de faire discrètement sa rentrée à la Faculté de santé de Toulouse (Haute-Garonne). Son arrivée comme interne au CHU de Purpan soulève de nombreuses interrogations. Les institutions promettent un encadrement, mais la CGT dénonce un scandale.
Beaucoup à Tours pensaient qu'il ne ferait plus parler de lui après sa condamnation à cinq ans de prison avec sursis probatoire, pour avoir agressé sexuellement deux anciennes camarades. Pourtant, le nom de Nicolas W., étudiant en médecine, ressurgit soudain loin de l'Indre-et-Loire, à 500 kilomètres de là, à Toulouse (Haute-Garonne).
Une réintégration discrète à Toulouse
Selon les informations de France 3, le jeune homme de 26 ans vient de faire sa rentrée à la Faculté de santé de l'université Toulouse III – Paul Sabatier dans la plus grande discrétion. Une inscription confirmée par le CHU de Toulouse et l'établissement d'enseignement supérieur. "À l’issue de la sixième année des études de médecine, des épreuves de l’internat et de la procédure d’affectation nationale des internes fin septembre 2024, ce futur interne de par son classement en rang utile a été affecté dans la subdivision de Toulouse à compter du 4 novembre 2024", vraisemblablement au service radiologie.
Après sa condamnation en mars 2024, une pétition avait été lancée pour dénoncer la réintégration de Nicolas W. au CHU de Limoges. Les auteurs de cette mobilisation s'inquiétaient déjà du fait que le jeune homme, à l'issue de son stage, "pourrait devenir dès la rentrée prochaine interne dans n’importe lequel des CHU de France métropolitaine et ultramarine". C'est donc chose faite.
Pas de sanction disciplinaire
Pour se défendre, le Centre hospitalier universitaire toulousain et la faculté de médecine toulousaine expliquent que l'étudiant "n’ayant pas fait l’objet d’une sanction disciplinaire à ce jour, il n’existe pas pour l’instant d’obstacle légal à son inscription dans un établissement d’enseignement supérieur et à la poursuite de sa formation."
Malaise autour de la réintégration d'un étudiant en médecine condamné, en première instance, pour agressions sexuelles https://t.co/LDNOs83eFC
— France 3 Limousin (@F3Limousin) April 21, 2024
L'an dernier, à Toulouse, Léo P., étudiant en médecine, a été mis en examen pour viol et agression sexuelle. L'université Paul Sabatier l'avait sanctionné, sans attendre la procédure pénale, en l'excluant de tout établissement public d'enseignement supérieur pour une durée de cinq ans. Une procédure à laquelle Nicolas W. a échappé, pour le moment. L'université de Limoges ne l'ayant pas enclenché.
Un "scandale" pour la CGT
Informé de l'arrivée du Tourangeau dans les prochains jours, la CGT CHU Toulouse se dit scandalisée de cette situation. "Une personne avec une telle condamnation ne pourrait pas être recrutée fonctionnaire sur un poste d’aide soignant, ouvrier, agent d’entretien ou infirmier… La probité d’un travailleur au CHU de Toulouse et dans un hôpital est un préalable essentiel mais apparemment pas pour les étudiants en médecine… ? Cette situation montre encore une fois l’impunité des agresseurs et la non-reconnaissance des victimes…"
La Faculté de médecine de Tours (Indre-et-Loire) est au cœur d'une polémique. Une banderole sexiste, affichée lors d'une soirée, a suscité de vives réactions. pic.twitter.com/uPT5g5DoUn
— franceinfo (@franceinfo) October 5, 2024
Des mesures d'encadrement
Les deux institutions assurent partager "l’émotion que cette affectation suscite". Elles affirment rester "attentives à encadrer avec vigilance le déroulement des stages de cet interne" et annoncent "des mesures d’adaptation du cadre d’exercice professionnel, d’ajustement de sa formation et d’accompagnement par le service de santé au travail sont en cours d’organisation."
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Aucune précision n'est en revanche divulguée sur de possibles mesures quant à sa participation aux soirées étudiantes.
Le parquet de Tours a fait appel de la première condamnation de Nicolas W.. Le jeune homme de 26 ans sera rejugé au début de l'année 2025.
Mercredi 9 octobre, le CHU de Toulouse devait être le premier CHU français à signer la charte Demandez Angela, contre le harcèlement sexiste et sexuel dans l'espace public en offrant des lieux sécurisés aux personnes se sentant en danger. L'évènement a été annulé à la dernière minute.