Le dispositif est expérimental. Les SDIS de Loire-Atlantique et du Maine et Loire vont expérimenter des caméras piétons jusqu'en février 2022. L'expérience vise à réduire les agressions dont les pompiers sont victimes. A Angers, l'expérience débute ce week-end.
Face aux agressions croissantes, en hausse de 21% en 2018, une expérimentation du dispositif de caméras piétons a été annoncé en septembre dernier par le ministre de l'Intérieur, dans plusieurs départements dont la Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire.
Les pompiers du centre de secours principal de l’Académie à Angers vont tester ces caméras-piétons dès ce week-end.
"Ces caméras seront portées lors des interventions de secours afin de prévenir les passages à l'acte et, si cela s’avère nécessaire, collecter des preuves pour identifier et poursuivre les auteurs d'agressions verbales ou physiques à l'encontre de ses personnels", précise la préfecture du département.
Les caméras ne seront déclenchées qu'en cas de nécessité "lorsque se produit ou est susceptible de se produire un incident de nature à mettre en péril l'intégrité physique des sapeurs-pompiers intervenants, eu égard aux circonstances de l'intervention ou au comportement des personnes concernées".Nul ne pourra s'opposer à l'enregistrement des images. Celles-ci seront archivées avant d'être détruites au bout de six mois.
Les pompiers, porteurs de ces caméras piétons, "ne pourront à aucun moment visionner les images prises, dont l'accès et l'utilisation sont protégés, conformément aux exigences formulées par la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL)", explique la préfecture du Maine-et-Loire.
Les dépôts de plainte ont progressé de plus de 152%
Au 1er décembre 2019, plus de 170 sapeurs-pompiers ont été agressés soit verbalement soit physiquement dans la Miane-et-Loire. Les dépôts de plainte ont progressé de plus de 152% : 48 contre 19 l’année passée à la même période.En France, les agressions contre les sapeurs-pompiers, qui alimentent le mécontentement de la profession depuis plusieurs années, ont augmenté de 21% en 2018, relève une étude rendue publique mercredi.
L'année dernière, 3 411 sapeurs-pompiers ont déclaré avoir été victimes d'une agression contre 2 813 en 2017, expose une note de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).