C'est une initiative unique en France. L'association Le Refuge vient en aide aux jeunes LGBT, de la communauté lesbienne, gay, bi et transexuelle. Elle a ouvert à Angers un centre à destination des étrangers. Une vingtaine de jeunes y sont hébergés depuis quelques mois.
Ibrahim, 20 ans, a fui le Niger, parce qu'il est homosexuel. Un pays où il risquait sa vie. Dans le centre d'accueil Le Refuge, il a enfin trouvé une écoute et un soutien aux côtés d'autres jeunes exilés, qui ont subi les mêmes menaces ou violences.
On risque d'être brûlé, d'être frappé à mort. On ne s'embrasse pas dans la rue, on ne se donne pas la main. On n'a pas de boîtes gay, de lieux de rencontre. Pour avoir une vie sentimentale chez nous, c'est très dur
Cette antenne expérimentale, sous l'égide du Ministère de l'Intérieur, est ouverte exclusivement aux jeunes demandeurs d'asile et réfugiés LGBT.
Emploi, études, santé... Des temps d'échanges y sont régulièrement organisés pour les accompagner dans leurs démarches.
"Quand une personne qui vient d'une certaine communauté arrive en France, elle peut souvent retrouver sa communauté, retrouver des pairs, retrouver des bons plans emploi, ... Ici, on a des jeunes soit qui vont se faire rejeter de leur communauté, soit qui ne vont pas oser y aller. Donc ils ont peu de personnes à qui faire appel. C'est pour ça qu'on existe", explique Anne Méaux, cheffe dispositif expérimental jeunes réfugiés LGBT.
Se réinsérer dans la vie de tous les jours
L'association Le Refuge leur offre également un toit, avec des colocations dans la ville. Ce jour-là, dans l'un des appartements, on prépare un dîner pour le groupe, premier moment de convivialité depuis le confinement.
"Ça les aide à se réinsérer un petit peu dans la vie de tous les jours et de voir aussi comment on fonctionne en France parce que ce n'est pas tout pareil que dans leurs pays respectifs", atteste Stéphane Bremaud, agent administratif Le Refuge.
Ismaël, réfugié depuis 3 ans, vient tout juste de rejoindre la structure. Une délivrance pour ce jeune tchadien.
Quand j'étais au Tchad je ne pesais que 35 kgs. Depuis que je suis arrivé en France je pèse 55 kgs. Tout ça, ce n'est pas à cause de manger ou trouver un logement. C'est la liberté qui change tout ça
Trouver un emploi, un logement et devenir enfin autonome, tous aspirent au même idéal. En attendant, ils reprennent confiance et vivent enfin leur homosexualité sans se cacher.