Angers veut devenir une ville intelligente avec l'aide d'Engie

Angers a retenu le groupe Engie pour mener un projet de ville intelligente de 178 millions d'euros, qui sera en même temps un laboratoire pour le groupe français, ont indiqué jeudi les deux partenaires, en marge du salon des maires de France.

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Capteurs de présence pour l'éclairage public, un hyperviseur pour contrôler neuf services de la ville, un centre d'expertise mondial en économie d'électricité ... 

La capitale du Maine-et-Loire se veut innovante, progressiste et avant-gardiste. Elle veut devenir une "smart city" ou ville intelligente, comprenez selon la commission nationale informatique des libertés (CNIL).

La ville intelligente est un nouveau concept de développement urbain - CNIL

"Il s’agit d’améliorer la qualité de vie des citadins en rendant la ville plus adaptative et efficace, à l’aide de nouvelles technologies qui s’appuient sur un écosystème d’objets et de services. Le périmètre couvrant ce nouveau mode de gestion des villes inclut notamment : infrastructures publiques (bâtiments, mobiliers urbains, domotique, etc.), réseaux (eau, électricité, gaz, télécoms) ; transports (transports publics, routes et voitures intelligentes, covoiturage, mobilités dites douces - à vélo, à pied, etc.) ; les e-services et e-administrations".

Pour concrétiser ses ambitions, Angers souhaite investir 178 millions d'euros. Elle a choisi le groupe français Engie pour l'accompagner dans ses réflexions. Une ville qui deviendra un laboratoire pour le groupe énergétique français.

Parmi les pistes prévues, Engie veut devenir le chef de file d'un groupement qui va équiper la ville en nouveaux capteurs et installer un hyperviseur, un outil informatique rassemblant les flux de données de neuf services différents , de l'assainissement à la vidéo-protection en passant par l'éclairage public.

Engie installera également à Angers un "centre d'expertise mondial" pour la ville intelligente, représentant un investissement de 5 millions d'euros. Un incubateur sera lancé conjointement avec Sigfox, l'opérateur français de réseau pour objets connectés.
 

Une ville moyenne à l'ambition d'une métropole

Le projet de 178 millions d'euros est l'une des principales initiatives de ville intelligente menée en France, avec celle de Dijon (105 millions d'euros d'investissement) cette année.Les villes moyennes françaises ont encore beaucoup à faire. Selon l'index mondial Easy Park, ni Angers, ni Dijon n'apparaissent dans le classement des 100 villes mondiales les plus intelligentes.
Dans ce classement, les plus grandes métropoles françaises y figurent mais elle sont encore peu nombreuses face aux villes de l'Europe du Nord. Lyon se place 28ème, Paris 38ème et Nantes, 64ème.
Le projet de ville intelligente doit permettre "une amélioration du service à la population", et "des économies de fonctionnement" pour la communauté urbaine d'Angers, a déclaré à l'AFP son président, Christophe Béchu.

Engie s'est engagé à réaliser "101 millions d'euros d'économies" cumulées sur la durée d'amortissement du projet, avec des pénalités à la clef si elles ne sont pas là, a indiqué Christophe Béchu.

Des économies permises notamment par le basculement vers les LED de l'éclairage public, et l'installation de capteurs de présence permettant d'adapter l'éclairage à la fréquentation.

Dès 2017, il était annoncé que 48 000 lampadaires de l'agglomération seraient équipés de LED et de capteurs intelligents, capables de repérer une voiture ou un piéton, de les compter, et d'arrêter le lampadaire si le secteur qu'il couvre est vide.

Ce dernier système doit par exemple faire passer la facture annuelle de "2,7 millions d'euros à 1 million d'euros pour les 29 communes de l'agglomération", selon l'actuel maire d'Angers.
 

Des caméras de vidéo-surveillance près des déchetteries

Le projet prévoit par ailleurs l'installation de caméras de vidéo-surveillance pour sanctionner les indélicats venant déposer des déchets à côté des conteneurs autorisés ou aux abords des déchetteries.
Les caméras pourront lire les plaques d'immatriculation des véhicules, permettant de dresser contravention.

Mais globalement, "nous ne prévoyons pas de bond technologique" sur la vidéo-surveillance, "nous ne serons pas à la pointe de ce que la technologie permet", a affirmé  Christophe Béchu. "Notre angle, c'est la transition écologique, pas le contrôle social", a-t-il déclaré.
 
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