Le nouveau ministre des Transports, l'Azuréen Philippe Tabarot, était l'invité de France 3 dans Ici 19/20 ce samedi 28 décembre. Il espère poursuivre l'ouverture à la concurrence du ferroviaire au niveau national, poser le débat sur la limitation du droit de grève, tout en gardant un œil sur la région Paca.
Moins d'une semaine après la nomination du gouvernement de François Bayrou, l'Azuréen Philippe Tabarot, nouveau ministre chargé des Transports, s'est rapidement retrouvé sous les projecteurs après le suicide d'un conducteur de la SNCF le soir du réveillon de Noël. L'ancien vice-président de la région Paca a été rapidement accusé de minimiser ce drame lors de ces premières prises de parole, expliquant notamment sur CNews que l'accident "aurait pu être plus grave" si le conducteur "avait souhaité faire dérailler son train".
Le tumulte passé, Philippe Tabarot était ce samedi 28 décembre l'invité de France 3 dans Ici 19/20, pour faire le point sur les gros dossiers qui l'attendent en matière de mobilités, dès la semaine prochaine.
Sur l'ouverture à la concurrence du ferroviaire, "il faut de la liberté"
Le nouveau ministre a d'abord été interrogé sur la question de l'ouverture à la concurrence du réseau ferroviaire, dont il a été l'un des principaux artisans lorsqu'il était chargé des transports à la région Paca, notamment sur la ligne Marseille-Nice.
"Je suis assez fier que ce soit notre région qui soit la première en matière d’ouverture à la concurrence. On le voit depuis quelques jours maintenant et on le verra encore plus en juin avec l’arrivée d’un nouvel opérateur, Transdev, avec du nouveau matériel", explique-t-il.
Alors le nouveau ministre compte-t-il appliquer ce même modèle au niveau national ? Il répond que "la loi est faite pour l’ensemble du territoire national", estimant que "certaines régions souhaiteront continuer à travailler avec l’opérateur SNCF, d’autres avec d’autres opérateurs". Son mot d'ordre ? "Il faut de la liberté".
On n’est pas sur une privatisation comme ça a été dit, pure et dure, mais on est sur une ouverture à la concurrence. Tout le monde peut venir.
Philippe Tabarot,ministre délégué chargé des Transports.
Tunnel de Tende : "la durée de ces travaux est un pur scandale"
Philippe Tabarot a ensuite abordé des sujets plus régionaux, à commencer par l'épineuse question de la réouverture du tunnel de Tende. Pourtant censé ouvrir fin 2024, les travaux de l'ouvrage ne sont toujours pas terminés, et plus aucune date n'est annoncée hormis un vague "2025".
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Le nouveau ministre, qui connaît bien le dossier, dit vouloir "très rapidement y aller", estimant que "la durée de ces travaux est un pur scandale. Ce n’est plus tolérable, ça fait trop longtemps".
Philippe Tabarot assure également avoir déjà joint son homologue italien à ce sujet et dit vouloir "prendre ce dossier à bras-le-corps durant la période où je serais au gouvernement".
Parmi les autres sujets régionaux abordés, le ministre a aussi confirmé que la ligne nouvelle Provence Côte d'Azur entre Marseille et Nice, dont le projet est en cours depuis une vingtaine d'années maintenant, va bel et bien "exister". "Changer d’opérateur, c’est bien, mais il faut passer aussi par des investissements importants, désaturer les nœuds ferroviaires".
Limitation du droit de grève : "je n'ai pas honte de cette proposition de loi"
La nomination de l'ex-vice-président chargé des transports de la région Paca a été froidement reçue par les syndicats du ferroviaire, puisque Philippe Tabarot a été par le passé rapporteur d'un texte visant à limiter le droit de grève.
"Je n’ai pas honte de cette proposition de loi quand il y a de l’abus au niveau du droit de grève, et qu’il est détourné de son objet initial", assume-t-il sur notre plateau. "Il faut pouvoir limiter un certain nombre de pratiques. Pourtant je suis très ouvert au dialogue social, et je vais l’être pendant toute cette période".
Il y a quelques périodes dans l’année que l'on pourrait sanctuariser.
Philippe Tabarot, ministre délégué chargé des transportssur le plateau de France 3 Côte d'Azur
Mais, selon lui, "quand le dialogue est totalement interrompu, il faut passer par d’autres mesures. Je n’aimerais pas le faire, je ne souhaiterais pas le faire, mais, si c’est indispensable, on verra si le gouvernement souhaite porter ça".
Reste à voir si Philippe Tabarot aura le temps d'avancer sur ces différents dossiers, compte tenu de l'instabilité gouvernementale actuelle. Le précédent ministre des Transports, François Durovray, n'est resté que 94 jours à son poste.
Retrouvez l'entretien complet avec Philippe Tabarot, le nouveau ministre des Transports, juste ici :
► Philippe Tabarot sera l'invité de Dimanche en Politique Côte d'Azur le 12 janvier, à 11h10 sur France 3 et en streaming sur france.tv.