Des fouilles au pied de la cathédrale d'Angers mettent au jour des dizaines de sépultures

C'est dans le cadre d'un travail d'archéologie préventive que ces sépultures ont été découvertes. Les fouilles, sur le parvis de la cathédrale Saint-Maurice, vont se poursuivre jusqu'en juin.

Dans cette histoire, tout a commencé, pourrait-on dire, en 2009, lorsque des travaux de rénovation du portail de la Cathédrale Saint-Maurice ont révélé des vestiges de polychromies médiévales et modernes. Les sculptures, sous les couches de saleté accumulées au fil des siècles, étaient peintes, à l'origine, de différentes couleurs.

Jusqu'en 1807, le portail occidental de la cathédrale était protégé par une galerie construite en 1225 et dont il subsiste les fondations. Elle avait pour fonction l’accueil des fidèles et la communication avec les espaces autour de la cathédrale et avait l'avantage aussi de mettre le portail, orné de nombreuses sculptures, à l'abri des intempéries.

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Après la découverte des polychromies, il fut décidé de recréer une galerie. Le projet fut confié, après concours, à l’architecte japonais Kengo Kuma.

Avant de commencer les travaux de réalisation de cette galerie de style contemporain, des fouilles archéologiques préventives ont été entamées. 

Une trentaine de sépultures 

C'est lors de ce travail archéologique confié à l'INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) et au pôle archéologique départemental, qu'ont été mises au jour des sépultures datant de plusieurs périodes. 

"On a découvert de nombreuses sépultures de différents types se rapportant à la période médiévale jusqu’à la période moderne, explique Frédéric Guérin, responsable de recherches archéologiques à l'INRAP. Les sépultures pourraient appartenir au XIIIe et XIVe siècle et à la période moderne depuis le XVIe jusqu’au XVIIIe siècle. Il pourrait aussi y avoir des sépultures plus anciennes datant du cimetière Saint-Maurice qui existait au XIe siècle."

Les sépultures sont des tombes en coffrage, en caveau, des cercueils. Parfois aussi, ce que les archéologues appellent des "réductions". Les fossoyeurs regroupaient et rangeaient les ossements pour faire de la place.

"Un anthropologue va intervenir, ajoute Frédéric Guérin, pour déterminer le sexe, l’âge au décès, les pathologies éventuelles, les traumatismes."

La majeure partie des personnes inhumées étaient des ecclésiastiques, sans doute des chanoines chargés du service de la communauté religieuse attachée à la cathédrale.

Une première estimation évoque entre 80 et 100 sépultures, dont une trentaine a été trouvée à ce jour.

... et quelques objets

Pas de trésor en vue, les tombes sont très pauvres en objets.

"On a retrouvé des épingles de linceul, des vases funéraires", précise tout de même Frédéric Guérin.

Les fouilles vont se poursuivre jusqu'à la fin du mois de juin. Mais elles pourraient continuer au-delà de cette date.

"Si on découvre plus de 100 sépultures, on pourra rallonger d’une première tranche la durée des recherches. Plus de 150, on ouvre une seconde tranche"  envisage l'INRAP.

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Fouilles archéologiques au pied de la cathédrale d'Angers ©France Télévisions Olivier Quentin
Ce qui a été découvert sera confié pour étude à l’INRAP pendant deux ans. Le temps de rédiger un rapport sur ces fouilles préventives. Puis déposé dans un centre d’études pour être mise à la disposition des chercheurs.

"Il y a tout un travail d’enregistrement, de topographie, d’étude des restes osseux, de la céramique, conclut Frédéric Guérin. L’intérêt de cette recherche, c’est de mieux connaître la galerie (ancienne), son évolution. Et mieux appréhender la population qui était inhumée."

Précisons que les fouilles se font sur une profondeur de 1,60 m. Si on allait chercher plus profond, on pourrait accéder à l'histoire antique de la ville d’Angers.

Mais il faudrait beaucoup plus de moyens et beaucoup plus de temps.

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