Femme brûlée vive à La Flèche en 2019 : des peines alourdies pour deux des accusés

Ils avaient été condamnés à des peines de 20 à 30 ans de réclusion criminelle, pour avoir tenté de brûler vive une femme à La Flèche, en Sarthe, en 2019. L’ancien compagnon de la victime, sa maîtresse et deux complices étaient rejugés par la cour d’assises du Maine-et-Loire.

Le procès en appel des quatre accusés dans l'affaire de la femme brûlée vive à La Flèche, en Sarthe, en 2019, s'est conclu par des peines alourdies pour les deux principaux accusés.

Stéphane Schubhan, l'ex-compagnon d'Aurélie Mignot, a été condamné à perpétuité, en première instance, il avait écopé de 30 ans de prison.

Sa maitresse, Fabienne Gautier écope de 30 ans de prison. Elle avait été condamnée à 28 ans de réclusion en première instance.

Florian Nallet, le gendre de Fabienne Gautier, a été condamné à 25 ans de prison et Louis Lebreton, son fils, à 20 ans. Ce sont les mêmes peines que lors du premier procès.

Les regrets des deux principaux accusés

Le mercredi 31 janvier se déroulait le dernier jour du procès en appel des quatre accusés à Angers.

Pour sa dernière déclaration, Fabienne Gautier en larmes a lu ce qu'elle avait couché sur un bout de papier. La honte et les regrets qui la hantent chaque jour. En prison, elle a dit avoir pris conscience des souffrances infligées à la victime. Son amie d'enfance brûlée vive parce qu'elle et son amant en avaient décidé ainsi.

Stéphane Schubhan, l'ancien compagnon de la victime, a, lui aussi, dit ses regrets, concluant par une déclaration d'amour à Aurélie Mignot et leurs enfants.

Des quatre accusés, seul Florian Nallet, le gendre de Fabienne Gautier, a gardé le silence.

"Je pense qu'ils ne réalisent pas"

Aurélie Mignot a témoigné devant la cour d’assises de Maine-et-Loire le jeudi 25 janvier 2024 lors du procès en appel des quatre accusés.

Dans un entretien qu'elle nous a accordé ce jour-là, Aurélie Mignot, nous confiait avoir "l'impression qu'ils sont là, mais ils n'arrivent pas à mesurer en réalité ce qu'ils ont fait".

"À chaque fois, ils disent qu'ils ont voulu juste me blesser et pas me tuer, estime celle qui a été brûlée sur le corps à 55 %, mais pour eux, je pense qu'ils ne réalisent pas. Ils ne savent pas à quel point j'ai souffert. Ma famille a souffert parce que je ne suis pas la seule à souffrir dans tout ça".

"Les enfants, surtout en sachant que c'est leur papa qui a fait ça, eux souffrent beaucoup. Ils en souffrent beaucoup aussi, même s'ils essayent de me protéger et de ne pas le faire voir. Ça, je le sais qu'ils souffrent. Parce que, eux, souhaitent changer de nom. Ils ne veulent plus de contact avec".

Mon fils de 13 ans a reçu une lettre de son papa. Il n'a même pas pris la peine de la lire, il l'a déchirée et mise directement dans la poubelle.

Aurélie Mignot

Brûlée vive en 2019

"J'ai ma famille, j'ai mes frères, j'ai mes sœurs, mais mes enfants, c'est mon pilier, c'est mes vies, si je les ai mis au monde, ce n'est pas pour les abandonner après", nous confiait-elle aussi.

"Je me souviens de lui avoir dit de se taire"

Dans la nuit du 27 au 28 avril 2019 à la Flèche, Aurélie Mignot, son mari et leurs deux enfants sont réveillés alors que leur maison est en train de s'embraser. La mère de famille est brûlée vive, mais elle survit, marquée à vie.

Cette nuit-là, un des enfants du couple, coincé sur le toit, échappe in extremis aux flammes en sautant dans le vide. Les témoins de l'incendie et de la souffrance d'Aurélie Mignot décrivent un mari plus préoccupé par lui-même que de sa femme. "Il réclamait de l'eau pour son bras brûlé, criait beaucoup. Je me souviens de lui avoir dit de se taire", relate ainsi un témoin.

Un premier expert conclut à une origine accidentelle provoquée par l’incendie du téléphone portable de la victime. La procédure est clôturée le 19 juillet 2019.

Mais un renseignement anonyme adressé aux enquêteurs relance l’affaire et met les gendarmes sur la piste criminelle. L'incendie serait criminel et ourdi par le compagnon de la victime et sa maîtresse, Fabienne Gautier.

Stéphane Schubhan, le conjoint, est interpellé. Il est mis en examen et placé en détention provisoire, ainsi que Fabienne Gauthier, son fils Louis Lebreton et Florian Nallet, un proche de la famille. 

À l'issue du premier procès, les deux amants ont été condamnés à 28 et 30 ans de réclusion criminelle. Leurs complices ont écopé de 20 et 25 ans de prison. 

L'enquête n'aura pas permis de désigner l'auteur du départ de feu, ils ne dénonceront jamais celui qui est passé à l'acte.

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