Les 10e Gay Games se déroulent à Paris du 4 au 12 août prochain. Un événement sportif et culturel auquel participe l'Angevine Isabelle Corbineau en tant que sportive, mais aussi et surtout en tant que bénévole de l'association Contact.
Une blessure au genou l'a privé de rugby depuis une dizaine d'années, mais les Gay Games ont permis à Isabelle Corbineau de se remettre au sport. "Je me suis remise à courir parce que du coup je vais faire les 5 kilomètres"...
Mais ce n'est pas juste au titre de sportive qu'Isabelle sera présente aux Gays Games qui se déroulent du 4 au 12 août prochain à Paris. "Je participe au Gay Games au titre de l'association Contact pour pouvoir nous faire connaître" explique Isabelle Corbineau, "on est une association qui favorise le dialogue dans les familles sur les questions d'homosexualité et de transidentité mais on manque encore de visibilité .
"Ma participation au Gay Games s'inscrit dans mon militantisme global sur l'acceptation de la différence" explique Isabelle Corbineau."On est là pour aider les gens à faire leur coming out et aider les parents, les proches, à comprendre ce qui se passe"
"Mon idée ce n'est pas du tout de faire du prosélitisme. C'est plutôt que les Gay Games participent, au travers des Pride ou d'autres actions, à une certaine visibilité positive du milieu LGBT"
"Il y a quelque chose qui a évolué dans la perception des gens"
Et même si Isabelle retient "une espèce de retour en arrière, en tout cas une libération des paroles homophobes pendant le Mariage pour tous", elle temporise :"tout le reste de la société a du participer à des mariages de personnes homosexuelles et ce que je retiens c'est le visage des familles de marié(es). Il y a quelque chose qui a évolué dans la perception des gens. Maintenant ça parait naturel".
Cette Angevine d'adoption est originaire de La Chevrolière au sud de Nantes, ses parents étaient agriculteurs. Elle reste cependant sceptique sur l'évolution des mentalités en milieu rural.
explique Isabelle, "je ne me suis pas permise de me questionner là-dessus jeune parce que je n'avais pas d'image d'autres personnes concernées"."Ce n'est pas du tout évident quand on vient de la campagne. C'est une question d'isolement"
Un constat qu'Isabelle fait dans les lycées où Contact intervient. "On voit la différence entre les lycées de campagne ou les lycées de ville en terme de questionnement". "Et puis en banlieue, j'aimerais bien savoir comment une nana ou un mec peut reconnaître son homosexualité et encore, je ne parle pas de la transidentité".
A terme "notre idée c'est que le réseau Contact disparaisse car ce ne sera plus compliqué pour les enfants de dire à leurs parents qu'ils sont homos ou bis ou trans", poursuit Isabelle Corbineau, concluant : "On n'y est pas".