Les dixièmes Gay Games auront lieu à Paris du 4 au 12 août 2018. Cet événement sportif et culturel ouvert à tous vise à rappeler la réalité de l'homophobie. Jean-Claude, Thibaut et Titouan y participeront car "être gay en France ce n'est pas facile".
Les dixièmes Gay Games se tiennent à Paris du du 4 au 12 août. Cet événement sportif mais aussi culturel a été fondé en 1982 par le médecin et décathlonien olympique américain Tom Waddell. L'objectif ? Prôner la valeur tolérance, promouvoir l'égalité à travers le sport quelque soit son orientation sexuelle. 10 500 athlètes ont rendez-vous pour l'édition parisienne, avec 85 pays représentés."Faire comme si ça n'existait pas pour que ça n'existe plus"
En Bretagne, Titouan 21 ans étudiant en STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) à Rennes est engagé en tant que bénévole mais aussi sur le triathlon. "Mon envie c'est de participer, au-delà de la compétition." "Je vois le sport comme un vecteur d'inclusion et les Gay Games c'est une manière de pointer du doigt l'homophobie en la mettant en lumière."
Images : Anthony Masteau / Montage : Pierre-Yves Cheval
Thibault inscrit à la pétanque abonde "on gomme ici les différences à travers les participations sportives." Il constate que dans le sport les insultes homophobes sont habituelles, surtout dans le football : "t'es un PD" revient beaucoup, "c'est très stigmatisant et pour quelqu'un qui ne s'assume pas facilement, ça peut devenir compliqué."
"Les Gay Games c'est pour tout le monde, il n'y a pas de sélection"
Jean-Claude 66 ans participera à l'épreuve de course à pied sur le 5 et le 10 kilomètres. Pour lui aussi c'est une première. Mais il y a quatorze ans, il participait aux Eurogames à Munich, un événement qui a aussi lieu tous les quatre ans, basé sur le même principe que les Gay Games. "C'est un souvenir merveilleux, c'était très amusant festif, décalé" raconte t-il et de souligner "cela a ouvert les choses, donné de la visibilité aux personnes homosexuelles, la municipalité s'était engagée." Il se souvient de la participation de la philharmonie de Munich et estime "qu'à Paris on est encore loin de ça". On ne verra pas le visage de Jean-Claude dans cet article, à cause de sa profession, il ne préfère pas trop se montrer. "Vous voyez ce n'est pas encore si facile".
Ce n'est pas facile d'être gay en France, le combat n'est pas fini
À propos des Gay games, Jean-Claude explique "on ne peut pas rater un événement comme ça. Cela n'arrivera plus de mon vivant, ici à Paris." "Si cela peut avoir le même effet que les Eurogames, ce serait formidable." "J'ai connu la période où Jean Tibéri était maire de Paris. Ma chorale les Mélomen a chanté pour rendre hommage aux déportés homosexuels. Il a refusé de serrer la main à mon chef de choeur.
On réclame le droit à l'indifférence
"Contrairement à ce que dit Macron, ce n'est pas facile d'être gay en France. Les jeunes sont exclus, l'homosexualité est la principale cause de suicide chez les adolescents. Le combat n'est pas fini, la gay pride n'est pas autorisée dans tous les pays. Ce genre d'événement permet de montrer que les homos sont comme les autres, cela décloisonne."
Pour lui l'homophobie reste bien présente dans le sport, "c'est un milieu que les machos veulent s'accaparer mais les gays ne sont pas que des "mauviettes". "Le nombre de sportif qui n'en parle pas de peur de voir leur carrière terminée..."