Manque de main d'œuvre dans l'agriculture. Une appli pour mettre en relation employeurs et saisonniers

1200, c'est le nombre de saisonniers qui manquent en ce début d'été rien que dans le Maine-et-Loire. Une main d'œuvre indispensable pour les viticulteurs et les arboriculteurs. La solution viendra peut-être d'une application qui pourrait faciliter les recrutements.

Sur la commune de Sainte-Gemmes-sur-Loire, tout près d'Angers, la ferme horticole Bellard Crochet exploite 15 hectares de verger. Pour les variétés de pommes les plus précoces, la récolte commencera vers la fin du mois d'août et se poursuivra, selon les variétés, jusqu'au mois de décembre.

"Tout l'enjeu, c'est de trouver suffisamment de personnes pour venir cueillir les pommes, explique Edith Emererau, cogérante de l'entreprise. On a besoin d'une cinquantaine de saisonniers sur la saison. La pomme ne nous attend pas. On vit au rythme des saisons, du climat et ce n'est pas nous qui dictons les dates de récolte, ce sont les arbres. On a une vingtaine de personnes de trouvées, il faut qu'on trouve 30 personnes d'ici le 26 août."

25 000 saisonniers chaque année

La cueillette est une chose, mais l'entreprise recherche aussi des qualifications pour la conduite d'engins agricoles, tracteurs ou plateformes. Des formations en interne sont possibles sur l'exploitation.

Edith pourrait passer par une société extérieure pour trouver ces saisonniers, mais les rentrées financières ne permettent pas à l'entreprise de se payer ce service.

"On passe beaucoup de temps sur cet aspect de ressources humaines" avoue la gérante.

Et cette société n'est pas seule à chercher de la main d'œuvre. Ce département emploie environ 25 000 saisonniers dans les différentes filières agricoles chaque année. Autant dire que la concurrence est vive entre les exploitations pour combler les postes.

Chez Bellard Crochet, on a donc trouvé intéressante l'application Jobopré, lancée par une société de la Nouvelle Aquitaine et disponible sur le Maine-et-Loire après avoir été testée et améliorée l'an dernier. Grâce à elle, on peut consulter les offres d'emploi et candidater directement auprès d'un employeur.

"D'un côté, on a des employeurs qui recherchent de la main d'œuvre, de l'autre, des saisonniers qui cherchent des offres. Pour nous, il était évident de faciliter cette mise en relation employeurs-saisonniers, déclare Camille Leperlier, de l'association nationale pour l'emploi et la formation en agriculture (ANEFA). L'idée de l'application était assez fluide dans le sens où on a tous un smartphone et, aujourd'hui, quand on a des recherches à faire, c'est avec le téléphone, donc l'application allait de soi."

"Le travail agricole a une image qui est souvent négative"

Les premiers retours des utilisateurs semblent très positifs, notamment du fait de la simplicité d'utilisation de l'appli Jobopré. Mais cet outil ne répondra pas, à lui-seul, aux difficultés rencontrées par les employeurs.

"Il y a plein de choses sur lesquelles il faut travailler pour attirer sur les saisons en agriculture", reconnait Camille Leperlier. On pense, bien sûr, aux conditions de travail.

"Le travail agricole a une image qui est souvent négative, confirme-t-elle. Mais, les employeurs travaillent sur l'acquisition de matériels plus ergonomiques."

La relation humaine aussi, dans les équipes et avec l'encadrement, est identifiée comme un aspect important sur lequel il faut veiller.

"On a tous besoin d'être accompagné différemment, souligne Camille, c'est un plus d'avoir une dimension humaine dans les exploitations agricoles. Et nos exploitants, dans les différentes filières, sont de plus en plus vigilants sur ce point-là."

Dans le Maine-et-Loire, 1200 emplois sont à pourvoir d'ici à la mi-août, principalement pour les vendanges et la cueillette de pommes.

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