Le projet du "Centre du Rosé" a été validé au plan juridique et financier par la préfecture et la chambre d'agriculture du Var. Construit à Vidauban il y a 25 ans, il devrait déménager d'ici deux ans dans la même ville. La recherche oenologique continue sur ce territoire viticole.
25 ans, c'est l'âge de tous les possibles et surtout de leur concrétisation ! C'est aussi l'âge du "Centre du Rosé" ouvert en 1999 à Vidauban dans le Var.
Un centre qui va poursuivre l'aventure, mais dans un autre bâtiment, toujours sur la même commune, en son cœur historique.
On a les idées, le fonctionnement, notre caillou dans la chaussure c'était le bâtiment. On a besoin d'un lieu plus grand, plus moderne et plus performant pour réaliser plus de recherche, avec une cave expérimentale, une salle de dégustation.
Gilles Masson, directeur du "Centre du Rosé"
Le "Centre du Rosé" a déjà les plans, les esquisses du futur bâtiment et une grande partie du financement. L'aventure œnologique continue.
Le permis de construire sera déposé en fin d'année. La préfecture du Var confirme le soutien financier de 1 million d’euros à cet investissement. Un projet qui s’élève à 6,9 millions d’euros auquel participent le Conseil départemental du Var et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un projet validé aussi au plan juridique et financier par la Chambre d’agriculture.
Pour Véronique Festino, chargée de la partie administrative et financière, "c'est une très bonne chose".
"Ce sera plus grand, ça va regrouper les acteurs de la filière et ce sera plus moderne. Le bâtiment est vieillissant, on est à l'étroit," lâche-t-elle. Actuellement, la structure comprend 5 salariés, mais une équipe de 10 personnes si on compte les autres partenaires.
Pour Gilles Masson, "les planètes s'alignent pour monter une marche d'ici deux ans afin d'asseoir notre outil à l'échelle planétaire, un outil de recherche et d'innovation qui n'existe nulle part ailleurs. C'est une petite pépite."
Un vin de table rafraîchissant devenu "glamour"
Une structure qui a le goût de la recherche. Elle a permis d'améliorer la qualité du rosé grâce aux échanges entre vignerons, experts et consommateurs. Des efforts pour donner ses lettres de noblesse au rosé de Provence réputé auparavant pour être un vin de table qui donnait mal à la tête. Depuis, la recherche a progressé, le vin de table rafraîchissant est devenu "glamour" et s'exporte dans le monde entier.
Les acheteurs principaux sont les USA, l'Europe du Nord, avec notamment l'Angleterre et la Belgique, l'Australie, le Brésil et même l'Europe de l'Est. Le rosé est d'ailleurs le vin qui connaît la plus forte progression dans le monde. Sa consommation a triplé en 25 ans. Une bouteille sur 3 qui se vend dans le monde est une bouteille de rosé.
Seul bémol, le contexte mondial actuellement difficile pour certaines régions viticoles françaises, victimes de surproduction. "Mais nous, avec le rosé, on résiste bien, on continue à être visible, à être attractif grâce à cet effort qu'on a pu faire", précise Gilles Masson.
Vendanges précoces
Dans ce centre, des cuves expérimentales d’une centaine de litres permettent de tester les nouveaux cépages, les effets du terroir, les techniques de vinification pour s’adapter au changement climatique.
On est inquiet mais aussi très confiant car la vigne et les vignerons se sont toujours adaptés. On adapte nos cépages et nos cultures de la vigne et on tient compte de ces excès de maturité dans la vinification. On ne restera pas inactifs on va s'adapter !
Gilles Masson, directeur du "Centre du Rosé" à Vidauban.
Cette année, les vendanges sont précoces, elles auront lieu vers le 20 août ou 10 à 15 jours après, selon les vignes.
Après la couleur du rosé, qui n'a cessé de s'éclaircir, le réchauffement climatique est un enjeu de taille pour le secteur viticole méditerranéen. Un enjeu de survie à long terme.