Comment la technologie vient au secours de la vigne dans le Var

Robots, drones ou tracteurs connectés, ces solutions sont expérimentées par de plus en plus de professionnels du vin dans le Var.

Alors que le monde agricole fait face à de nombreux défis, les acteurs de la filière viticole tentent de s'adapter et d'innover. Face au manque de main-d'œuvre et à un travail parfois pénible, les vignerons explorent de nouvelles technologies pour améliorer leur travail au quotidien.

Sur une exploitation de Gonfaron, deux hommes testent un produit censé protéger les végétaux du froid et surtout, du gel en hiver.

"Tu peux en mettre combien ? 10 litres ? " Concentration maximale pour Marc Lanciaux et Jean-Pierre Sediki qui versent un précieux liquide dans un drone asperseur. Il s'agit d'une démonstration d'application 'Agrisolvo, un produit miracle selon eux.

"Je suis en train de mettre un produit essentiellement composé de sucre naturel qui va empêcher l'eau qui se trouve sur le végétal de geler jusqu'à moins 17 °C.", affirme Marc Lanciaux, inventeur d'Agrisolvo Frost.

Il faut préciser que la réglementation interdit l'épandage de produits non biologiques à l'aide de drones.

Un drone à la rescousse

Le produit est épandu sur les vignes à l'aide d'un drone de très grande dimension. L'engin est capable d'accéder aux parcelles, même par vent violent.

"C'est un drone qui vole en automatique, on mesure les parcelles et le drone va évoluer seul. On est là pour le surveiller, on est à peu près à trois mètres du sol. Tout est électrique, zéro émission de CO2 et on ne compacte pas les sols"

Jean-Pierre Sediki, pilote de drone.

Le drone est un outil technologique de plus en plus utilisé par le monde viticole. Cédric Cosset,
directeur technique des Vignobles Chevron-Villette, l'a expérimenté dans les parcelles du Château Reillane à Gonfaron : "On a pu l'utiliser en 2023 suite à l'épisode de grêle du 12 mai qui a ravagé 40 hectares de vignes attenantes".

Il ajoute : "Avec des gros cumuls de pluie, le drone nous a permis de passer un produit cicatrisant très rapidement alors que les tracteurs ne pouvaient pas passer dans les terres à cause de la pluie". 

Dans les airs et sur terre

L'innovation se trouve dans les airs et aussi sur terre comme l'illustre cet immense robot équipé de pneus pour se déplacer sur les parcelles agricoles. 

La startup toulousaine Naio a mis au point TED, plus de deux mètres de haut et de long. Destiné à aider les viticulteurs, le robot est électrique et autonome.

"Il va sélectionner une carte qui va lui permettre de suivre une trajectoire définie. Cette trajectoire va être vérifiée par une antenne GPS qui s'occupe du guidage du robot", détaille Thomas Juillard, commercial qui le présente à Brignoles, dans le centre-ouest du Var.

Équipé d'outils spécifiques, il peut désherber les vignes et pallier le manque de main-d'œuvre dans ce secteur toujours en recherche d'employés. Reste son prix élevé, plus de 200 000 euros.

Stéphane Buiret, directeur de l'entreprise T3M Blanc-Rochebois, énumère ses qualités : "Il peut travailler 24 heures sur 24. Il y a l'économie de la main d'œuvre, du salarié et du tracteur, même s'il ne le remplace pas entièrement". 

Avec ces nouveaux robots, l'agriculture pourrait connaitre la même révolution que le monde de l'industrie. 

Tracteurs du futur

Des robots et aussi des tracteurs de plus en plus perfectionnés, comme ce T7 flambant neuf. Le modèle classique New Holland coûte près de 165 000 euros.

Sur ce tracteur varois, encore plus de technologie. Le poste de pilotage dispose de deux écrans numériques et même d'un joystick de contrôle.

"Comme pour une voiture, on est relié à ça" explique Bastien Trutalli, technicien, en montrant l'écran de contrôle du tracteur.

Il poursuit : "On n'a plus aucune pédale d'embrayage à toucher, là si je tire la poignée le tracteur s'arrête". 

Les tracteurs nouvelle génération sont hyper connectés et leurs performances sont centralisées sur une plateforme. Les données issues de ces véhicules peuvent être suivies en temps réel.

Pour Thomas Sirmen, responsable nouvelles technologies de l'entreprise T3M, ce système a des avantages clairs : "On peut voir les cartes de consommation de carburant, de patinage, de performance moteur. Toutes ces données nous permettent d'aider le client dès qu'il y a un souci avec la machine." 

Tracteurs connectés, robots ou drones... ces innovations trouvent leur place dans un marché qui pèse déjà 8 milliards d'euros en France.

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