Pendant plusieurs jours, les agriculteurs ont manifesté un peu partout en France, notamment pour demander une simplification des démarches administratives. Des heures passées dans un bureau au détriment du travail de la terre... Rencontre avec un viticulteur de Lorgues, qui a dû se défendre devant la justice.
À Lorgues (Var), sur la parcelle de Christophe Dary, c'est la pleine période de taille de la vigne. Un travail que ce viticulteur varois réalise avec ses ouvriers.
Pour lui, cette aide humaine est indispensable. Mais elle l'a amené devant la justice car il a été accusé d'avoir mal rempli une fiche de paie...
"Pendant deux ans, c'était le stress", se souvient Christophe Dary. "Les courriers d'explications à envoyer pour que, à la sortie, on vous donne raison."
Des tiroirs de paperasse
En douze ans de métier, il a passé quatre années à gérer des ennuis avec la justice. Autre procès cette fois, sur la mesure d'une petite parcelle.
Christophe Dary a été accusé d’avoir réclamé une aide à la plantation à laquelle il avait pourtant droit. Il a une nouvelle fois gagné devant le tribunal. Mais à quel prix ?
L'avocat, ça a coûté 1.500€. C'est eux qui doivent me rembourser mais je dois faire l'avance. Et, pour l'instant, je n'ai toujours pas reçu mes 1.000€ d'aide supplémentaire.
Christophe Dary, viticulteur
Dans ses tiroirs, Christophe Dary a aussi des centaines de papiers. "On vous envoie 84 pages pour vous dire que je vais toucher 90€ !", s'exaspère le viticulteur.
Et c'est sans compter l’informatique : il passe des fois ses soirées jusqu’à 1 heure du matin, devant son ordinateur. "Je pense que, sur dix agriculteurs, il y en a six ou sept qui paient et laissent tomber, un ou deux qui se bat et le dernier, malheureusement, il doit avoir des idées noires."
Christophe Dary a déjà manifesté. Il a entendu les promesses mais prévient, il sera de nouveau dans la rue si, pour lui, son raisin a toujours un arrière-gout de paperasse.