Les bureaux de l'association Quazar à Angers ont été la cible d'un départ de feu volontaire dans la nuit du 1er au 2 juillet. Le conseil d'administration annonce porter plainte ce mardi.
Les volets sont gondolés, et l'odeur âcre de la fumée empeste les locaux, mais le feu n'a rien emporté à l'intérieur. Vers 1h du matin dans la nuit de samedi à dimanche, les bureaux du centre LGBTI+ Quazar à Angers ont été visés par une tentative d'incendie volontaire. Deux points de démarrage de feu ont été identifiés.
"Je vous aurais bien invité à venir dans notre chaumière qui sent la cheminée froide", ironise Stéphane Corbin, coordinateur de Quazar. Si la fumée n'a pas fait trop de dégâts, elle a laissé derrière elle un goût amer.
Si le voisin n'avait pas donné l'alerte en temps et en heure, tout serait parti en fumée.
Stéphane CorbinCoordinateur du centre LGBTI+ Quazar
"On ne brûle pas des centres dans lesquels des gens du quartier peuvent avoir des activités", déclare fermement Stéphane Corbin.
Le conseil d'administration de Quazar a décidé de porter plainte pour déterminer si cette infraction avait un caractère discriminatoire envers la communauté LGBTQIA+. Pour le moment, l'association préfère ne pas faire d'hypothèse, même si elle souligne que son quartier est resté calme. Il n'a pas été touché par les violences urbaines survenues depuis le 27 juin, jour de la mort du jeune Nahel, abattu par un policier lors d'un contrôle routier.
"Le constat est que notre quartier Deux-Croix Banchais est resté calme depuis l'annonce de la mort de Nahel. Pourtant, nous sommes curieusement le seul bâtiment visé", remarque Quazar dans un communiqué. Une autre piste plausible serait une attaque venue d'individus affiliés à l'extrême-droite et LGBTphobes.
Lutte contre la haine LGBTphobe
Le conseil d'administration de l'association insiste sur l'importance de préserver un centre LGBTI+ "dans un quartier accueillant à l'année des publics lesbiens, gays, bi, transgenres, non-binaires, intersexes et queers". Stéphane Corbin rapporte ne jamais avoir rencontré de problèmes avec les habitants du quartier depuis l'installation des bureaux en 2019.
En revanche, l'association pointe sa lutte contre la "montée de la haine et des violences LGBTIphobes plus intenses chaque jour". Une haine qualifiée de "décomplexée" à Angers. "Nous sommes préoccupés par ces démonstrations de force et ce sentiment d'impunité. C'est inquiétant", regrette Stéphane Corbin.
Quazar maintient ses horaires d'accueil d'été du lundi au vendredi, de 14h à 19h, et du samedi, de 17h à 19h. Ces temps sont dédiés au service de victimes d'actes LGBTIphobes et de guet-apens, mais aussi aux demandeurs d'asile, et aux personnes transgenres ayant besoin de renseignements.
L'association réaffirme son engagement pour la défense de "l'orientation sexuelle, l'identité de genre, la prévention contre les maladies sexuellement transmissibles, le droit des femmes et la santé sexuelle dans sa globalité".