Chaque Français consomme 70 kilos de plastique par an. Ces déchets sont devenus une source de pollution considérable, notamment pour le milieu aquatique. Comment en limiter la production? Et comment valoriser ces déchets? Voici quelques solutions de recyclage mises en place dans le Maine-et-Loire.
"J'ai cassé ma poupée en plastique. Que dois-je faire en premier ? La jeter dans la poubelle grise, la jeter dans la mer pour retrouver les dauphins, ou j'essaye de la réparer ?
Dans un quartier d'Angers, l'association Terangagée organise des ateliers pédagogiques et ludiques pour sensibiliser les enfants au tri et au recyclage des déchets plastiques.
Les enfants debout autour d'une table appuient sur un bipeur. Les réponses fusent: "J'essaie de la réparer!".
"Bravo !" Répond l'animatrice, enjouée.
En récompense les enfants reçoivent des bouchons...en plastique justement.
Histoire de prouver que, comme le disait Antoine Lavoisier: "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme."
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Réparer avant de recycler
Sur place les enfants avouent que ces ateliers leur apprennent ou leur rappellent des choses essentielles : "On apprend quand même un peu pour la nature", explique l'un.
Pour d'autres, c'est parce que "la planète peut être plus propre, tout comme la mer" et "ça peut protéger les animaux".
Sur un autre stand, on leur présente une machine un peu spéciale qui transforme de simples bouchons en plastiques en d'autres objets comme des boucles d'oreille.
Quand un enfant découvre qu'avec trois bouchons, on peut faire quelque chose, ça peut pousser à trier.
Ismaël ManéCo-fondateur Terangagée
Upcycler, ou créer du neuf avec du vieux
Pourtant, l'association le rappelle, pour certains déchets, il n'y a pas de solutions.
Cela n'empêche pas de valoriser ces déchets non-recyclables. Ils pourront quand même être réutilisables.
"On essaie de trouver des systèmes, des techniques de valorisation artisanale qu'on appelle Upcycling. C'est-à-dire qu'on ne va pas transformer la matière, mais on va la réutiliser pour en faire d'autres objets, comme des bijoux par exemple", explique Sarah Zebout l'une des co-fondatrices de l'association Terangagée
Des techniques ou stratégies payantes. Surtout lorsqu'on sait qu'aujourd'hui en France, à peine un quart des déchets plastiques sont recyclés.
Transformer pour recycler
À Landemont, dans le Maine-et-Loire, l'usine du groupe Suez réceptionne des quantités impressionnantes de bâches et de films plastiques utilisés à la fois pour l'agriculture et le secteur industriel.
Autrefois ces déchets plastiques étaient brûlés ou enterrés. Aujourd'hui, ils sont entièrement transformés.
"Dans les plastiques que nous récupérons, il y a de la terre, du sable, de l'eau. Ça arrive dans cet état. On les déchiquette d'abord puis ils vont passer dans une sorte de grosse machine à laver", explique Philippe Chéron, le directeur de l'usine de recyclage films plastiques.
C'est sous la forme de granulés que le plastique pourra ensuite être racheté par des industriels.
L'usine, propriété du groupe Suez, a fait l'objet d'importants travaux pour traiter deux fois plus de déchets : jusqu'à 60 000 tonnes. Il fallait également répondre à la réglementation européenne qui impose des emballages recyclables en 2030.
Avec les granulés de plastique recyclé, on peut refaire de la bâche, ou du plastique pour entourer des fils électriques, ou des produits en plastique pour l'industrie automobile
Philippe ChéronDirecteur de l'usine de recyclage films plastiques (Suez)
Quant à l'associaiton Terangagée, elle espère aussi faire progresser la valorisation des plastiques au Sénégal.
L'association s'apprête à faire partir en novembre deux containers maritimes aménagés en ateliers de recyclage et de réemploi.
La plupart des déchets collectés sur place y trouveront une seconde vie.
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