Réchauffement climatique. Le tournesol prend racine en Pays de la Loire

Nous voici revenus à des normales de saison. Ces épisodes de chaleur et de sécheresse à répétition ont déjà des conséquences dans nos champs. Les agriculteurs doivent s'adapter, en semant d'autres plantes plus résistantes. Exemple avec le tournesol qui gagne du terrain en Pays de la Loire.

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C'est quand il fait gris mine qu'il est prêt à être récolté. Le tournesol pousse en été, se moissonne à l'automne comme le maïs, mais il résiste beaucoup mieux aux défis d'aujourd'hui. Simon Pélisson le connaît bien, agriculteur et entrepreneur, pour lui, si la graine n'est pas mangée par les pigeons, plus rien ne peut l'arrêter.

"Le tournesol va passer les vagues de chaleur répétitives de l'été beaucoup plus facilement. Il a une faculté aussi à explorer le sol, donc il a un système racinaire qui va très profond et qui explore l'intégralité du sol, qui nous permet aussi de parfois mettre un petit peu moins d'engrais qu'une autre culture. Donc, c'est une culture qui est intéressante agronomiquement et économiquement parce qu'elle est faible en intrant".

Matière première et demande sont là

La guerre en Ukraine a triplé son prix, jusqu'à 900 euros la tonne, pendant que flambait celui des engrais.

Les surfaces en tournesol ont atteint des sommets l'année dernière, plus de 2 millions de tonnes en France pour un quart transformé à l'usine Cargill de Saint-Nazaire. Elle fonctionne presque 365 jours par an, 24 heures sur 24. On y fabrique de l'huile destinée à l'alimentation humaine, neutre et sans odeur, ou des tourteaux pour l'alimentation animale. La matière première est là, la demande aussi.

"Aujourd'hui, le tournesol vient à plus de 80 % du territoire français, explique Tristan Lucazeau, directeur de Cargill Saint-Nazaire, et les usages vont à plus de 70 % sur des usages alimentaires français, des industriels, de l'embouteillage, des supermarchés. Les 30 % restants vont sur les marchés extérieurs".

Une sécurité pour les agriculteurs

C'est à Toulouse que l'Institut national de la recherche agronomique travaille sur le tournesol. Ici, on cherche quelle variété de graines est la plus adaptée à un type de sol et à un climat donné. Le tournesol pousse vite, il est tolérant à la sécheresse, à la canicule sans être une plante miracle.

"Les limites de la culture du tournesol, c'est essentiellement des rendements moyens et modestes qui peuvent faire qu'il n'est pas choisi par rapport à d'autres grandes cultures, comme du maïs, du blé, du colza, explique Nicolas Langlade, directeur de recherches INRAE Occitanie-Toulouse, mais il apporte une sécurité aux agriculteurs dans les rotations et dans leur système, une sécurité financière qui est aujourd'hui très recherchée".

Une sécurité qui pourrait devenir la première des qualités quand l'avenir climatique s'annonce si incertain.

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Nous sommes revenus à des normales de saison. Ces épisodes de chaleur et de sécheresse à répétition ont déjà des conséquences dans nos champs. Les agriculteurs doivent s'adapter, en semant d'autres plantes plus résistantes. Exemple avec le tournesol qui gagne du terrain en pays de la Loire ©France Télévisions

Le reportage de la rédaction de Cathy Colin et des équipes de France 3 Pays de la Loire

Au 1er août 2023, le service statistique du ministère de l'Agriculture a publié des estimations de surfaces et de rendement par département. 

En Pays de la Loire, c'est en Vendée que se trouve la plus grosse production de tournesol avec 56 000 estimées 2023. Juste derrière le Maine-et-Loire avec une production 2023 qui devrait être de 39 000 tonnes.

Ces données "sont fournies par les services déconcentrés de la statistique agricole en fonction de l’avancement du calendrier agricole".

Pour les estimations de rendements, "les résultats des enquêtes sont intégrés à partir de septembre ou octobre pour les cultures récoltées en été (selon le calendrier des moissons en région)", précise le service statistique du ministère.

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