Des triangulaires risquées. En Vendée et en Mayenne, les candidats du Nouveau front populaire se désistent pour faire barrage au Rassemblement national.
Zéro triangulaire en Pays de la Loire en 2022, et ce dimanche 30 juin des candidats qui peuvent se maintenir partout ou presque. Un record, conséquence d'un taux de participation exceptionnel. Un risque aussi, le triptyque étant favorable à l'extrême droite.
"Ça transforme complètement le paysage politique quand ça se joue à trois, puisqu'en réalité celui qui est devant, même s'il n'a pas la majorité, est en position de gagner. Et là, dans notre cas, à l'issue des européennes, c'est très souvent le Rassemblement national", analyse Arnauld Leclerc, notre politologue.
"Chaque électeur est maître de sa voix"
À l'annonce des résultats, à gauche, les candidats arrivés en 3ᵉ position se sont très vite positionnés. Avec 20,12 % des voix, Pierre Hugues Fourage, aurait pu se maintenir sur la 5ᵉ circonscription de Vendée, il jette l'éponge.
"Je pense que c'est une attitude responsable au regard du Rassemblement National qui arrive en tête. Je sais faire la différence entre un adversaire politique qui est Pierre Henry et un ennemi politique qui est le Rassemblement National. Donc l'attitude, à mon sens, responsable et fidèle à mes convictions, c'est celle de me désister afin de favoriser le barrage au Rassemblement National", explique Pierre Hugues Fourage.
"Je considère que chaque électeur est maître de sa voix. Pour autant, je les invite à avoir la même démarche que moi qui est celle de faire barrage au RN.", ajoute le candidat NFP.
"Les électeurs de la gauche vont plus facilement aller voter vers un électeur de la majorité présidentielle actuelle plutôt que l'inverse. On a déjà interrogé dans les semaines qui ont précédé ces élections les Français sur cette question. Résultat ? "Pour Pierre Henry, c'est une bonne nouvelle.", analyse Arnauld Leclerc.
Lucie Etonno, candidate Nouveau front populaire dans la 1ʳᵉ circonscription de Vendée, annonce, elle aussi, ce dimanche 30 juin son désistement.
Nicolas Helary, candidat du NFP dans la 2ᵉ circonscription de Vendée, renonce lui aussi.
"Il n'y a pas le choix"
"Il n'y a pas de choix. Moi, je suis un républicain, je ne me vois pas me maintenir aujourd'hui alors que je n'ai aucune chance de l'emporter pour qu'au final ce soit une députée Rassemblement National qui aille à l'Assemblée demain.", explique Nicolas Helary qui lâche l'affaire."À titre personnel, je voterai pour Madame Bellamy", ajoute-t-il.
Aujourd'hui, on a un risque réel d'avoir le Front National avec une majorité absolue à l'Assemblée Nationale. Ce qui veut dire derrière une fracturation de la société française extrêmement importante.
Nicolas HelaryCandidat Nouveau front populaire 2e circonscription de Vendée
Quatre députés RN qui arrivent en tête sur les cinq circonscriptions vendéennes. "C'est un paysage qui est en train de changer. C'est une tragédie. D'abord, ça exprime une vraie colère des gens qu'on doit entendre. Et donc il faut aussi changer les politiques au niveau national. Faire plus de social, plus de solidarité. Ce qu'on proposait dans le cadre du nouveau Front Populaire. Il faut absolument qu'on infléchisse les politiques qui sont menées par Emmanuel Macron. Et derrière, encore une fois, il faut absolument faire barrage. La seule candidate en tête qui ne soit pas RN Rassemblement National qui est en tête dans, c'est Véronique Besse, candidate Divers droite.", conclut Nicolas Hélary.
"La culture du front républicain est ancrée à gauche"
"Cette culture du front républicain, c'est quelque chose qui est assez ancré à gauche et qui a souvent été mis en œuvre. Mais c'est quelque chose qui est bien moins habituel dans la culture du centre droit et de la droite", ajoute notre politologue. En Mayenne, Grégory Boisseau du Nouveau front populaire sur la 2ᵉ circonscription abandonne, tout comme Véronique Mahé, NFP, qui laisse le champ libre à Sandrine Josso candidate de la majorité présidentielle.