Le gel subi l'an passé est encore dans les mémoires des arboriculteurs de notre région. . C'est donc avec crainte, qu'ils abordent les températures négatives annoncées ce week-end. Certains se tiennent prêts à faire face en mettant en place des dispositifs pour protéger leurs arbres fruitiers contre le froid. A Morannes-sur-Sarthe, dans le Maine-et-Loire, Thomas Humeau produit des pommes et des poires.
Thomas Humeau est arboriculteur à Morannes-sur-Sarthe en Maine-et-Loire et il se prépare au pire sur ses 125 hectares de vergers. La douceur du mois de mars a accéléré la floraison des pommiers d'une dizaine de jours. La vague de froid annoncée ne pouvait pas tomber plus mal.
Le gel en fait va geler toutes les cellules à l'intérieur de la fleur. Au moment du dégel les cellules vont éclater, le fleur ne pourra donc pas être fécondée. Elle va tomber et ne pourra pas faire de fruits
Thomas Humeau, arboriculteur
Même crainte sur les poiriers, où les fruits commencent déjà à se former. Alors pour atténuer l'effet du gel, le producteur a recours à de l'eau pulvérisée, qu'il pompe d'un bassin voisin aménagé. Il s'est également doté de tours à hélice, alimentées au fuel, qui brassent de l'air chaud sur ses parcelles. Sans garantie, en cas de chute brutale des températures.
L'an passé, les gelées ont laissé des stigmates
"Si on est sur une gelée blanche, on va dire que tous les systèmes vont bien fonctionner. Si on est sur une gelée noire, comme on s'y attend ce week-end avec des masses d'air polaire qui arrivent de Sibérie, un système comme la tour anti-gel peut arriver à ses limites", explique l'arboriculteur.
Dans cette exploitation, les gelées ont laissé des stigmates sur la production de l'an passé. Faute de pouvoir être vendu aux grossistes et grandes surfaces, un fruit sur trois a dû être déclassé et transformé en jus ou compotes par des industriels.
"Ça n'a rien à voir avec une pomme qui ne présente aucun défaut. Il y a une perte de chiffre d'affaire clairement! Le prix de revalorisation de ces fruits là ne compensent même pas les coûts de production", conclut le producteur.
Et les indemnités de calamité agricole sont loin d'avoir compensé le manque-à-gagner. Pour Thomas Humeau, la récolte à venir se jouera dans les nuits prochaines.