La nouvelle église de Gesté a connu dimanche sa première messe de Noël depuis 2007. La conclusion d'une longue opposition dans la commune, entre partisans d'une rénovation et ceux d'une démolition-reconstruction.
Rares sont les communes de moins de 3 000 habitants à avoir porté leur contentieux jusqu'au conseil d'état. Dans le Maine-et-Loire, Gesté en fait partie : entre l'association mémoire vivante du patrimoine gestois et la municipalité, dès 2007, les débats sont de hautes volées sur l'avenir de l'église de la commune.
Ses origines remontent au XV ème siècle. Incendiée fin XVIII ème, elle est progressivement reconstruite et se dote d'un clocher surmontée d'une flèche en ardoise en 1854. Depuis des années, à Gesté, sa vétustée et l'investissement trop important que représenterait sa rénovation font émerger l'idée d'une démolition puis d'une reconstruction de l'édifice.
Reportage de Sandrine Gadet et Frédéric Grunchec. Avec comme interlocuteurs l'Abbé François Richer, et des paroissiens.
En 2007, le principe est voté par le conseil municipal, et aussitôt contesté par l'association du patrimoine gestois. Dossier déposé au tribunal administratif de Nantes, puis en appel et au conseil d'état, qui casse la demande de permis de détruire de la commune : la DRAC puis le SDAP ont souligné dans deux rapports l'intérêt architectural et historique de l'église.
Les recours sont basés sur la demande de permis de détruire... dont n'a pas besoin la commune pour procéder aux travaux. Le maire décide de passer outre, et ceux-ci commencent en 2013. Ils se sont achevés cette année.
"Il n'y a plus de polémique aujourd'hui, et nous sommes fiers de rassembler les gens", préfère sourire la première adjointe au maire, le soir de la messe de noël. "Quand on est chrétien, il faut pardonner, et il faut voir vers l'avenir. C'est comme cela que nous allons célébrer cette messe de minuit".
Cathy Colin reçoit Isabelle Poirier dans le 19|20 du 24 décembre 2017