Les trafiquants opéraient depuis la petite commune du May-sur-Evre et livraient leur drogue au domicile de leurs clients, en France, mais aussi à l'étranger.
Les grandes métropoles n'ont plus le monopole du commerce de la drogue. Depuis quelques années, les villes moyennes connaissent aussi une augmentation de cette activité et, plus surprenant, le monde rural est touché également. Plus discret, moins surveillé peut-être, il est ciblé par les trafiquants. Et puis, s'il y a trafic, c'est qu'il y a une clientèle et la campagne a aussi ses consommateurs réguliers de stupéfiants.
Dans le Choletais, quand on évoque la commune du May-sur-Evre, on parle d'une petite commune de 4000 habitants située à 10 kilomètres, au nord de Cholet et qui a compté dans les années 70 jusqu'à huit usines de chaussures.
Très agricole, la commune ne s'attendait sans doute pas à faire parler d'elle dans la rubrique "trafic international de drogue". Et pourtant.
Drogue, argent et armes
C'est bien ici, que ce mardi 9 avril, 120 gendarmes, principalement de Cholet sont intervenus, avec des renforts du département et d'autres communes (Nantes, Bressuire, Fontenay-le-Comte) pour d'autres arrestations. Seize personnes ont été interpellées au total.
Les gendarmes ont saisi 41 kg de cannabis, 760 grammes de cocaïne et de l'argent pour une valeur de 160.000 euros.
Des armes ont également été découvertes : cinq fusils et une arme de poing.
"Un réseau très organisé de trafic de stupéfiants" constate le Parquet d'Angers. Les trafiquants étaient en effet capables d'envoyer de la drogue par colis à domicile en France ou même à l'étranger.
"On a cité le Mexique ou la Lituanie comme étant des pays où les produits étaient envoyés, explique le procureur d'Angers Éric Bouillard. Ils étaient envoyés de deux manières, soit des colis postaux, soit des livraisons selon la distance à couvrir."
Les clients passaient leurs commandes via des messageries cryptées et payaient en liquide ou en cryptomonnaies.
Pour les besoins de l'enquête, des enquêteurs "spécialisés dans le domaine de la recherche des preuves numériques" ont été mobilisés.
Six condamnations
Chacun des mis en cause avait son rôle dans ce trafic, de l'achat à la livraison en passant par le stockage.
La drogue provenait de différents pays, Maroc, Pays-Bas, Espagne et aussi de la région parisienne.
Quatorze hommes et deux femmes, âgés de 19 et 58 ans ont été interpellés. Six ont été condamnés dès les jours qui ont suivi, en procédure de plaider-coupable, à des peines de 8 à 24 mois de prison et des amendes pour un total avoisinant les 150 000 euros.
Les autres passeront en jugement correctionnel le 10 juillet.
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