Depuis trois semaines, une micro-turbine est installée au pied du barrage de Ribou, à proximité de l’usine d’eau potable. Objectif : produire de l’électricité avec le débit de l’eau rejetée en contrebas.
C’est une expérimentation prometteuse qui tourne déjà à plein régime. Au pied du barrage du Lac de Ribou, une partie de l’eau rejetée en contrebas est restituée au milieu naturel, est désormais captée par une micro-turbine. "On voulait profiter de cette eau qui est restituée à la rivière la Moine. On voulait utiliser la force mécanique soit par le débit, soit par la chute de l’eau pour faire tourner cette turbine et produire de l’électricité", résume Christophe Piet, vice-président de Cholet Agglomération, en charge de l’eau potable. Avec une superficie de 80 hectares, et une capacité de 3 millions de litres, le lac de Ribou approvisionne en eau potable 60 000 habitants de l’agglomération.
Tous les barrages ont l’obligation de laisser passer un peu d’eau en aval pour la continuité écologique et oxygéner l’eau pour éviter qu’elle ne croupisse.
Une micro-turbine installée sur un radeau
Personne n’avait imaginé exploiter des débits d’eau aussi faibles, entre 50 et 200 litres par seconde. Un entrepreneur vendéen, Thierry Thomazeau vient de trouver une solution après plusieurs années de recherches. Une micro-turbine, installée sur un radeau, qui est tout simplement raccordée au barrage par un tuyau souple. " Le principe est un peu comme une roue à hamster. Au lieu que ce soient des hamsters qui fassent tourner la roue, ce sont des flux d’eau réglés par des injecteurs qui la font fonctionner. Quand la roue fait un tour, la génératrice qui est en face, en fait 16 ", explique l’inventeur du concept.
« Le principe de la micro-turbine est un peu comme une roue à hamster. Au lieu que ce soient des hamsters qui fassent tourner la roue, ce sont des flux d’eau qui la font fonctionner.
Thierry Thomazau, inventeur et président de Thomwatts
Cette micro-turbine fonctionne 24h sur 24 et produira 6 kilowatts par jour, soit l’équivalent de la consommation électrique de 16 foyers (hors chauffage).
6 kilowatts par jour produits
L’électricité produite est donc réinjectée dans l’usine d’eau potable, installée à la sortie du barrage de Ribou. Sa production représentera 2% de l’énergie consommée à l’année. Une goutte d’eau, mais cette expérimentation pourrait faire d’autres émules auprès des collectivités qui voudraient se lancer dans la production d’électrique renouvelable et décarbonée.
Autre bénéfice de cette micro-turbine, le brassage permanent de l’eau. En été la température de l’eau augmente et les cyanobactéries prolifèrent Le brassage de l’eau devrait permettre une meilleure oxygénation pour la faune et la flore aquatique. " Nous allons réaliser des mesures sur ce sujet cet été et nous attendons aussi les retours des pêcheurs pour savoir s’il y a vraiment des bénéfices ", précise Fabien Boudaud de Véolia, propriétaire du barrage. Ce suivi va durer pendant 3 ans.
Elodie SOULARD et Eric AUBRON