La start-up mulhousienne Cellprothera, à la pointe de la thérapie régénératrice cardiaque, vient de signer un accord de partenariat avec l'hôpital de Kamakura au Japon. Pour la société alsacienne, c'est le signe d'une reconnaissance internationale dans le domaine des recherches sur les cellules souches sanguines et de leurs applications médicales.
C'est un accord historique qui vient d'être signé, annonce la start-up mulhousienne CellProthera en ce début d'année 2025. Spécialisée en thérapie cellulaire, la société a été démarchée par un hôpital basé à Kamakura dans l'agglomération de Tokyo, en vue d'un partenariat.
L'établissement de santé japonais, leader mondial dans la recherche sur les cellules souches sanguines, s'est tourné vers CellProthera pour la maîtrise de sa technologie en matière de processus industriel. En l'occurrence des machines capables de produire des cellules de type CD34 en grande quantité. Des cellules naturelles du corps humain capables de régénérer des tissus et des vaisseaux sanguins nécrosés suite à un infarctus notamment.
Transfert de technologie
L'hôpital de Kamakura dispose d'un centre de recherche et d'une équipe de haut niveau, reconnus mondialement. "Mais comme ils en sont à un stade académique, sur de petits volumes et qu'ils voulaient passer en phase clinique, il leur fallait accéder à une production plus industrielle", explique Matthieu de Kalbermatten, le directeur général de CellProthera. Des automates conçus par la société mulhousienne seront donc installés au Japon et l'équipe japonaise amenée à les utiliser sera formée conformément à l'accord de partenariat signé entre les deux parties.
Cette relation avec l'hôpital japonais est une grande première. Elle représente une étape importante dans l'expansion mondiale des médicaments régénératifs à base de cellules souches. "C'est l'aboutissement d'une vingtaine d'années de recherche pour tenter de régénérer des tissus organiques abîmés par manque d'oxygène", souligne Matthieu de Kalbermatten.
Réparer des cœurs malades
Pour l'équipe de la société CellProthera, l'aventure débute au laboratoire de recherche de l'IRHT de Mulhouse (Institut de recherche en hématologie et transplantation). "Puis on a créé une start-up en 2008 afin de développer un médicament de thérapie innovante pour traiter les patients. On a commencé par les infarctus sévères du myocarde. Ensuite on a travaillé sur les AVC pour les parties endommagées du cerveau".
Bien ancrée en Alsace avec déjà des applications médicales, tournée vers l'international, la start-up mulhousienne entrevoit avec cet accord des perspectives de développement avec d'autres partenaires. "Recevoir des sommités qui viennent d’aussi loin pour s’intéresser à notre technique, c'est super et c'est important parce qu'on ne peut pas tout faire seul dans son coin". Le directeur général de CellProthera, comblé, dit vouloir plus que jamais poursuivre la recherche à un haut niveau.