Ce territoire s'étire des frontières de la Bretagne jusqu'aux rivières de la Sarthe et de la Mayenne. Si Segré est la capitale de l’Anjou Bleu, l’origine de ce surnom se trouve dans son histoire minière et sur plusieurs sites comme celui de Bécon-les-Granits où se trouve la carrière "la Roche Bleu"

Cette carrière doit son appellation à la teinte bleutée du granit qui a été extrait jusqu’en 1960. L’exploitation a duré environ 100 ans et à sa plus belle époque, 80 % des pavés des Champs-Élysées provenaient du bassin béconnais ! Cette industrie a assuré la renommée de ce petit village de l’Anjou.

Aujourd’hui la cavité, profonde de 50 mètres, remplie d’eau de pluie est devenu le terrain de jeu d’un club de plongée. Il est dirigé par Jean pierre Bouakaze. A 50 ans, il est né dans le Val d’Oise à Bécon-les-Bruyères -un autre “Bécon”- et a été directeur financier d’une société avant de fonder son club de plongée ici.

Passées les premières appréhensions, on ne regrette pas cette expérience ! À 6 mètres de profondeur, on découvre déjà un véritable écosystème dans une eau propre,

"presque potable" où ont élus domicile carpes, gardons, sandres, perches, brochets et même des moules d’eau douce dites "zébrées" Au-delà de la faune, les profondeurs de cette ancienne carrière de granit permettent aussi de remonter le cours de l'histoire minière.

En immersion, on peut observer des stries dans la roche et des trous dans le granit qu’on faisait imploser avec de la poudre noire pour décrocher les blocs. On peut voir aussi un ancien chariot de granit. Beaucoup plus bas à 15/20 mètres, on découvre l’ancienne cabane de l’artificier, restée en l’état, des morceaux d’outils, quelques wagonnets de mine. Il y a aussi des  épaves qui ont été ajoutées par les différents détenteurs de ce club de plongée un peu particulier pour le loisir comme celle du Sainte Anne, un bateau en bois et du "Benniget", un petit voilier.

 

 

La mine bleue, une ancienne ardoisière à visiter

L’histoire minière fait l’identité de ce territoire. Elle a marqué les habitants et façonné les paysages. Après avoir quitté la Roche Bleu, direction Noyant-la-Gravoyère pour une visite à 126 mètres de profondeur à la découverte de la mine bleue.   

En Anjou, L’exploitation de l’ardoise est très ancienne : elle se développe aux XIIe et XIIIe siècles. Les sites de production sont d’abord à ciel ouvert avant que le développement industriel permette au fur et à mesure de s'enfoncer sous terre : c'est le début du développement de l'extraction minière. Au début du 19ème siècle en Anjou, on compte six carrières qui fabriquent 50 millions d'ardoises ! Dans les années 1960, la mécanisation se développe, et la crise industrielle frappe les ardoisières. C'est la fin de l'exploitation ardoisière en Anjou.

Le site de la mine bleue ne fut exploité que durant une quinzaine d’années (1921-1936) en raison du taux élevé de pyrite (une impureté) dans son filon. Mais les galeries ont été conservées dans un état brut, notamment les chambres d’extraction de 20 mètres de large où on extrayait des blocs de 700 tonnes… Les mineurs y travaillent dès l’âge de 12 ans ! Difficile de s’orienter et retrouver son chemin lorsqu’il s’agit d’en ressortir.

Munissez-vous d’un casque et laissez-vous tenter par une descente à 126 mètres sous terre  pour découvrir l’ancienne ardoisière de la Gâtelière.  

 

La mine de fer de Nyoiseau  

 

Si l’Anjou est connu pour son ardoise, il ne faut pas oublier le tuffeau mais aussi un autre minerai qui a fait la renommée du Haut-Anjou : le fer. Pendant près d'un siècle (de 1880 à 1985), 80 millions de tonnes de minerai de fer sont extraites des sous-sols de l’Anjou Bleu. Pour mieux comprendre à quoi pouvait bien ressembler une vie de mineur, il faut aller visiter l’ancienne mine de fer à Nyoiseau qui fut l’un des plus grands sites miniers de l’Ouest.

La mine dans les années 80 n’a pas pu résister face à la concurrence des minerais étrangers. Elle a dû fermer en 1985 et s’est progressivement remplie d’eau jusqu’à être totalement noyée en 1988.

Mais il existe encore aujourd’hui l’ancienne salle des machines de la mine de 2000 m2. Sous cette salle, la mine représentait une centaine de kilomètres de galeries descendant à 400 mètres sous terre. Dans les années 60, la mine employait 370 ouvriers, l’effectif  atteindra même  800 personnes  quelques années plus tard. Le souvenir du travail et de l’activité est sans cesse ravivé par l’association pour la sauvegarde des mines de fer gérée par d’anciens mineurs, fils ou petits fils de mineurs. Ce sont eux qui aujourd’hui encore accueillent les visiteurs sur le site. Leur rôle expliquer toujours et encore le fonctionnement de cette ancienne mine, le filon, l’extraction, l’industrie…

Ils racontent par exemple que le chevalement métallique de plusieurs dizaines de mètres de haut qui se trouve au-dessus d’un ancien puits de la mine était doté de câbles qui permettaient de descendre les hommes et remonter le minerai.

Au pied du chevalement, on peut encore apercevoir le treuil de secours. En faisant le tour du site, vous verrez une berline qui recueillait le minerai, une cage d’ascenseur, qui servait aussi bien aux hommes qu’au minerai, une réplique à échelle réelle d’une taille d’exploitation qui permet de se représenter l’exiguïté des conditions de travail des mineurs de fer. C'est à voir dans l'émission Envie Dehors présentée par Julie Hattu ce dimanche 5 décembre à 11h55.

Envie dehors !Magazine d'aventure (26 minutes)

Production exécutive : Les Nouveaux Jours
Producteur : Maël Mainguy
Réalisation : Aurélie Piel
Rédaction en chef : Camille Pitron
Photos : Camille Pitron

Disponible en replay sur pdl.france3.fr et france.tv

 

 

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